Première actrice noire à remporter la triple couronne de la meilleure performance, l’Oscar, le Emmy et le Tony (pour le théâtre), Viola Davis est une artiste qui donne toute son âme dans ses performances. À travers son autobiographie, Finding Me, elle n’hésite pas à raconter son parcours. Celui d’une petite fille qui se nourrissait dans les poubelles et dont l’enfance été retirée.
Viola Davis possède une force magnétique à couper le souffle. Nombreuses sont les scènes de films ou de séries devenues cultes grâce au jeu de l’actrice. Nous en retiendrons deux en particulier. La première est celle où Annalise Keating, l’avocate sans scrupule du feuilleton How to Get Away with Murder enlève sa perruque et retire ses faux cils. Une séquence qui pourrait sembler banale sauf qu’aucune femme noire n’avait auparavant brisé le tabou sur cette routine de beauté afro-américaine dans une fiction. La seconde scène culte est beaucoup plus récente, celle où Viola Davis et ses guerrières, surgissant dans la brousse, en pleine nuit, se préparent à combattre l’ennemi.
C’est ainsi que débute The Woman King, inspiré de l’histoire vraie des Agojie. Cette armée constituée uniquement de femmes était chargée de protéger le royaume africain du Dahomey contre les colonisateurs et la traite des esclaves. Le film, présenté en avant-première au Festival de Toronto a été comparé à Gladiator de Ridley Scott et à BraveHeart, le film de Mel Gibson. Au-delà de l’aspect épique, The Woman King est un drame sur l’endurance, la survie, la fraternité et la famille. Viola Davis, star et productrice, s’est une nouvelle fois surpassée.
Première actrice noire à remporter la triple couronne de la meilleure performance, l’Oscar, le Emmy et le Tony (pour le théâtre), Viola Davis est une artiste qui donne toute son âme dans ses performances. À travers son autobiographie, Finding Me, elle n’hésite pas à raconter son parcours. Celui d’une petite fille qui se nourrissait dans les poubelles et dont l’enfance été retirée. Pauvreté, racisme, abus, Viola Davis livre sans complexe tous les traumatismes de sa jeunesse. Elle aime confier que la petite Viola est toujours en elle, l’aide encore à surmonter les obstacles et aller encore plus loin pour ouvrir la voie à d’autres artistes afro-américains. Viola Davis, femme forte et vulnérable à la fois, un magnifique sourire et une voix grave facilement reconnaissable. Viola Davis, le visage de la dignité. Rencontre avec la Reine d’Hollywood.
R.M. : On s’imagine que la productrice Viola Davis n’a eu aucun mal à trouver les financements pour le projet The Woman King.
V.D. : Le public entend parler du projet lorsqu’il est au stade embryonnaire, puis nous voit présenter le film lorsqu’il est prêt. Mais on parle rarement de ce qui se passe entre ces deux moments. J’appelle ce processus le « combat ».
Et cela peut devenir très moche. Le combat pour les acteurs, le combat pour le réalisateur, le combat pour le budget approprié. Il faut se battre pour tout. Les cheveux, le maquillage, le concept. Se battre et encore se battre. Tous les NON que nous avons entendus. Tous les réalisateurs qui ont accepté de mettre en scène le film, mais qui ne l’ont pas fait car trop occupés. Il y a aussi les autres réalisateurs connus qui ont eu peur de faire ce film. Sans oublier celles et ceux que nous avons proposés, mais qui ont été refusés avec cette question qu’on entend toujours à Hollywood : « D’accord, mais qu’ont-ils fait auparavant ? ». Il y a tellement de combats à livrer que votre âme peut mourir. C’est comme si vous étiez en première ligne d’une bataille et finalement vous avez survécu. Non seulement vous avez survécu, mais vous avez créé The Woman King.
R.M. : Vous incarnez Nanisca, la générale Agojie, à la tête d’une armée de guerrières. Qu’est-ce que ce rôle vous a apporté ?
V.D. : Jouer un soldat vous aide à puiser dans votre énergie guerrière, qu’elle soit émotionnelle ou physique. Nous nous sommes entraînées cinq heures par jour dont une heure et demie de musculation intensive ave…
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