Pour les fans de l’univers Marvel, Taika Waititi est l’homme qui a mis en scène la saga Thor. Pour les férus de cinéma d’auteur, il est le réalisateur oscarisé du film Jojo Rabbit. Sans oublier la presse people qui consacre ses Unes au couple Rita Ora-Taika Waititi depuis leur mariage en août. Impossible d’échapper à Taika. Il est tout et partout à la fois. Le Néo-zélandais a conquis le monde grâce à ses multiples talents.
Il y a Taika le scénariste, le réalisateur, le comédien, le peintre et le pitre. Mais bien avant d’être une star à Hollywood, Taika en était déjà une dans son pays natal où il a toujours fait rire la galerie. Avec son meilleur ami, le comédien Germaine Clement, et trois autres copains, ils créent une troupe théâtrale appelée So You’re a Man. Ils se produisent sur scène, écrivent et réalisent très tôt des courts-métrages. L’un d’entre eux, Two Cars, One night, est nommé aux Oscars. Mais le film de Taika qui restera dans les annales a pour titre Vampires en toute intimité. Ce docu-fiction sur des vampires qui vivent en colocation et qui tentent de s’intégrer sera même adaptée en série télé. Né d’un père artiste Maori et d’un mère d’origine russe, Taika a toujours été fier de son appartenance à la iwi (tribu) Te Whānau-ā-Apanui et n’ a jamais hésité à mettre en avant sa culture. Dans son film Boy, Taika tourne en dérision la chanson Thriller de Michael Jackson en transformant la chorégraphie culte en Haka. Peu de gens savent également que c’est Taika qui a écrit la première version du scénario de Moana pour Disney. Avec son cousin Tweedie Waititi, ils traduisent les films d’animation du célèbre studio en maori. Taika produit également plusieurs films néo-zélandais, tous réalisé par des cinéastes maori. Rencontre avec l’un des plus célèbres polynésiens au monde.
R.M. : Vous avez une approche de l’humour très particulière. Est-ce typiquement néo-zélandais ?
T.W. : La Nouvelle-Zélande a développé ce que j’aime appeler « la comédie du banal ». Parce qu’en grandissant là-bas, il n’y a presque rien à faire donc il faut trouver des choses pour rire et, en Nouvelle-Zélande, à part les arbres, il n’y a pas grand-chose à regarder. (Rires) Il faut donc trouver des sujets et trouver un moyen d’observer le monde avec humour et essayer de faire des blagues sur le fait de ne pas avoir autant de matière à regarder. C’est pourquoi nous avons tendance à nous concentrer sur des sujets vraiment ennuyeux et à en parler et en parler encore jusqu’à ce qu’ils deviennent drôles et à continuer d’en parler jusqu’à ce qu’ils redeviennent ennuyeux, puis à en parler jusqu’à ce qu’ils deviennent drôles. Chez nous, la comédie s’attache à des choses curieuses. On aime parler des heures de l’accoudoir de mon fauteuil et la raison pour laquelle ça s’appelle ainsi. Pourquoi ce pantalon ? Je me dis que c’est probablement pour monter à cheval. (Rires) On joue avec ces idées et on essaie de trouver un angle comique. C’est exactement ce que nous avons développé avec mes potes au début de ma carrière…
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