Elle n’a que 27 ans. C’est une des actrices les plus en vues à Hollywood. Florence Pugh nous rappelle souvent Kate Winslet. À l’inverse des starlettes hollywoodiennes toujours préoccupées par leur physique, Florence, comme Kate, est à l’aise avec elle-même. C’est justement ce côté naturel et ses talents d’actrice qui font d’elle un espoir sûr du cinéma hollywoodien.
Née en Angleterre, Florence souffre d’asthme petite. Sa famille décide donc de déménager en Espagne pendant quelques années pour profiter du climat plus clément. C’est là que Florence se passionne pour le théâtre en apparaissant dans plusieurs pièces organisées par l’école élémentaire qu’elle fréquente. À son retour en Angleterre, Florence continue de jouer au théâtre. C’est à 18 ans qu’elle décroche son premier rôle dans un thriller, Falling. Elle est aussitôt repérée par la critique. En quelques années, la jeune Florence enchaîne les premiers rôles, décroche plusieurs nominations aux BAFTA, les Oscars britanniques, et attire l’attention d’Hollywood. Entre les super productions de Marvel, dans lesquelles elle joue la sœur de Black Widow et le thriller Don’t worry Darling, en passant par le remake des Filles du docteur March, pour lequel elle est nommée pour l’Oscar, Florence Pugh n’a pas eu le temps de souffler. Ce n’est que le début. Elle sera prochainement à l’affiche de la suite de Dune et du prochain film de Christopher Nolan, Oppenheimer. Une belle carrière attend cette jeune femme passionnée par son métier, mais aussi par la cuisine. Son père, restaurateur, lui a donné le goût de l’art culinaire. L’actrice partage ainsi ses recettes sur sa chaine YouTube ainsi que sur Instagram. Elle est suivie par 9 millions de personnes.
R.M. : En si peu de temps, vous avez joué beaucoup de personnages différents. On a toutefois l’impression qu’ils se ressemblent sur certains points.
F.P. : Oui. J’ai appris à travers les rôles qu’il y a un côté effronté qu’on retrouve à chaque fois.
Je pense que je suis attirée par les personnages un peu coquins. Dans la vie, j’aime être entêtée et dire les choses en face avec une certaine fierté. On le voit bien dans Les filles du Docteur March. Mon personnage, Amy, est tout ce que je suis. C’était un vrai plaisir de jouer cet enfant que je n’aurais jamais pu être. J’ai été très heureuse d’avoir pu faire semblant d’être elle pendant trois mois.
R.M. : Justement, dans ce remake d’un grand classique, les thèmes sont très modernes pour un film d’époque.
F.P. : Cette nouvelle version était nécessaire. Notre réalisatrice, Greta Gerwig, a parfaitement su comment donner un ton moderne aux différentes relations, que ce soit entre les sœurs ou les parents. Il y a les échanges où elles parlent très rapidement, mais aussi la façon dont elles se touchent, la façon dont elles se battent entre elles. Ce sont toutes ces choses que nous avons aimé mettre en valeur. Mais le déclic ne s’est produit que lorsque nous étions sur le plateau. Ensemble, nous décidions des choix de ces personnages, des décisions qu’elles prennent, de leur caractère unique pour chacune d’entre elles. C’était particulièrement spécial, d’autant plus que la thématique est encore d’actualité. Je pense que nous regardons les femmes avec cette idée qu’elles doivent être fortes et qu’elles doivent aller de l’avant. Dans ce film, toute les filles ont des rêves différents, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas importants. Il est d’ailleurs bon de le rappeler.
R.M. : Dans ce film, vous partagiez l’affiche avec Timothée Chalamet. Êtes-vous devenus amis depuis ?
F.P. : Timothée est le plus bel homme à l’intérieur, comme à l’extérieur. C’était un plaisir de travailler avec lui. Je pense que le hasard a bien fait les choses. Avant de tourner ensemble, nous avions chacun un film qui sortait en même temps. Call Me by Your Name pour lui et Lady Macbeth pour moi. Donc, j’ai pu le connaître un peu à l’avance. C’est quelqu’un de magnifique. Je le considère comme un ami très sincère et encore plus après avoir tourné avec lui.
R.M. : C’est une autre version d’un grand classique Lady Macbeth qui vous a fait connaitre. Quels souvenirs en gardez-vous ?
F.P. : C’était une expérience unique. Un petit film indépendant où nous étions une vraie famille. Jamais je n’aurais pensé que ce film allait être vu par autant de personnes. C’est une étape importante dans la carrière que j’ai actuellement. Je ne pense pas que je serais allée aussi loin s’il n’y avait pas eu ce film. C’est uniquement grâce à Lady Macbeth que j’ai eu des propositions, et qu’on m’a envoyé les scénarios des films que j’ai tournés par la suite. Lady Macbeth reste à ce jour l’un de mes personnages préférés. C’est elle qui m’a donné cette envie de rechercher ces personnages de femmes étranges, uniques et puissantes qui prennent les choses en main.
R.M. : Vous êtes très occupée avec tous ces tournages qui s’enchaînent. Vous avez le temps de profiter de l’Angleterre ?
F.P. : Je suis basée à Londres. J’essaye d’aller le plus souvent possible à Oxford. C’est là que j’ai grandi et où vivent mes grands-parents. Lorsque je suis là-bas, je vais immédiatement me promener le long de la rivière. Sinon, je passe un peu de temps aux États-Unis entre deux tournages ou bien je fais tout pour aller en Grèce manger des salades grecques ! (Rires) J’adore cela.
R.M. : L’Espagne fait également partie de votre enfance.
F.P. : Absolument.
R.M. : Vous parlez l’espagnol ?
F.P. : Hélas, non. Je le parlais, mais je suis retournée en Angleterre à l’âge de 6 ans. Je n’avais plus l’opportunité de parler espagnol. Mais j’y retourne régulièrement. Rien de tel que de se promener dans une ville espagnole, boire du vin et manger du jamón.
R.M. : J’ai l’impression que vous prenez du plaisir à voyager, même si vous le faites de plus en plus pour la promotion de vos films. Dans ce cadre bien précis, avez-vous encore le temps d’explorer les lieux ?
F.P. : Je préfère le faire entre deux films, lorsque je ne travaille pas. C’est un de ces moments paisibles et merveilleux où vous pouvez respirer et vous concentrer sur vous-même pendant une seconde. J’aime bien aussi voyager pour le travail. Mais à un moment donné, j’ai hâte de prendre le temps pour moi. C’est ce qui se passe en ce moment d’ailleurs. C’est merveilleux de parcourir le monde. Mais je pense qu’il est temps que je découvre d’autres endroits par moi-même.
R.M. : Vous êtes née en janvier. J’ai beaucoup d’amis dans le même cas qui le regrettent. (Rires) Car c’est juste après Noël.
F.P. : Je suis née le 3 janvier. Je peux vous dire que c’est officiellement le pire anniversaire possible. Personne n’a d’argent, ils viennent tous de commencer un régime, ils ont encore la gueule de bois du Nouvel An et ils ont aussi attaqué le Dry January (mois de janvier sans alcool, ndlr). (Rires)
À chaque fois que je lance les invitations pour mon anniversaire, on me dit : « Peut-on le faire en même temps que Noël ? ». C’est horrible. (Rires) Je me souviens quand j’étais petite, ma mère et mon père m’ont fait asseoir un jour pour me dire : « Florence, on peut prétendre que ton anniversaire est en été. On va juste mentir à tout le monde pour le restant de tes jours. Mais nous allons devoir passer un an sans avoir d’anniversaire ». L’idée de passer un an et demi sans anniversaire m’avait traumatisée. Mais je me souviens qu’ils avaient vraiment pitié de moi à l’époque. (Rires)
R.M. : À ce stade de votre carrière, on attend beaucoup de vous. Vous êtes parmi les dix stars à surveiller de près à Hollywood. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose en termes de pression ?
F.P. : Je pense qu’au début, c’est toujours une merveilleuse nouvelle d’entendre que vous êtes sur cette liste pour les bonnes raisons. Ensuite, la pression s’installe lorsque vous réalisez que les gens vous regardent et sont attentifs à vos choix de rôles. C’est à la fois une bénédiction et une malédiction car vous devez vous assurer de rester cohérent. Mais je pense que j’ai la motivation qu’il faut. J’aime tous les genres de rôles que j’ai faits, j’ai aimé tous les réalisateurs avec lesquels j’ai travaillé. Je pense qu’avoir un public vous fait vraiment réfléchir aux décisions que vous allez prendre. J’espère juste qu’ils me pardonneront si ce sont de mauvais choix. (Rires)
R.M. : Vous avez deux sœurs et un frère. Comment est la dynamique ?
F.P. : Ma sœur aînée a dix ans de plus que moi et mon frère quatre ans de plus que moi. Pendant longtemps, j’ai été la cadette. Mon frère et moi étions inséparables. Je voulais être un garçon et j’ai été un garçon manqué pendant de nombreuses années. Entre frères et sœurs, vous vous détestez toujours ou vous vous aimez et vous vous embêtez. Depuis que j’ai une petite sœur, j’ai totalement compris toute cette dynamique. Nous sommes une grande famille, mes parents inclus. Nous avons cinq conversations en même temps. (Rires)
R.M. : Vous vous souvenez du premier jour où Meryl Streep est arrivée sur le tournage des Filles du Docteur March ?
F.P. : Je me souviens qu’il y avait une énergie différente sur le plateau, comme si quelque chose avait changé. Tout le monde avait la tête baissée et travaillait dur. Meryl est arrivée dans cette incroyable grande robe. J’avais l’impression que nous la connaissions tous. J’avais vu tous ses films. J’ai crié son nom, « Meryl ! », et je suis allée la voir. Je me suis jetée dans ses bras. Je pense qu’elle était déjà dans son personnage de Tante March. (Rires) Je ne devrais pas juste sauter sur les gens. Elle est incroyable. Quand j’étais plus jeune, j’imaginais ce que ce serait de travailler avec une grande actrice. Nous avons tourné pendant une semaine et j’ai eu pas mal de scènes avec elle. Meryl rend tout si naturel et facile. Si vous faites une erreur, elle fera quelque chose pour y remédier et s’assurer que tout se passe bien. Elle est très généreuse.
R.M. : Vous êtes actrice, mais aussi musicienne. Avez-vous des projets ?
F.P. : C’est une très bonne question car cela va me motiver. J’ai grandi dans une famille très musicale où nous jouions tous de tous les instruments et chantions tout le temps. C’était une époque où le jeu d’acteur et la musique étaient sur un même pied d’égalité. En fait, je pensais que la musique serait la voie que j’allais emprunter en premier. Il se trouve que j’ai passé une audition à l’âge de 17 ans et j’ai eu le rôle dans le film The Falling de Carol Morley. Donc, c’est uniquement à cause de ce moment unique que j’ai pris la décision de continuer. Mais j’aimerais retourner à la musique. C’est intimidant. Donc, je suppose que j’ai juste besoin de me donner plus de temps pour cela. Merci de me le rappeler, je le note. n
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