Après avoir dirigé le Musée de Tahiti et des îles pendant plus de cinq ans, Théano Jaillet a réussi le concours pour devenir conservatrice de musée et est aujourd’hui directrice et conservatrice des musées de la ville de Cannes. Elle gère le Musée des explorations du monde et le Musée du Masque de fer et du Fort Royal avec une équipe de vingt-neuf personnes.
Peux-tu expliquer tes missions ?
Nous assurons la conservation des collections patrimoniales cannoises, leur étude, la diffusion de nos recherches à travers des publications, des expositions et des médiations culturelles pour le public. En plus de la gestion de ces deux lieux, qui sont musées, mais aussi classés monuments historiques, je travaille sur plusieurs projets de nouveaux musées, qui devraient ouvrir à Cannes dans les prochaines années. Chaque année, ce sont environ 120 000 personnes qui viennent visiter nos musées.
As-tu toujours eu envie de devenir conservatrice ?
Au début de mes études, je pensais m’orienter vers une carrière de professeur à l’université. C’est lors d’un stage en musée, plus particulièrement au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France, rue Richelieu à Paris, qu’est née ma vocation. Donc tardivement. Mais depuis cette « révélation », je n’ai plus quitté cet objectif, devenir conservatrice du patrimoine, dans les musées.
Et diriger un musée : était-ce un rêve d’enfant ?
J’ai eu plusieurs rêves d’enfants, d’adolescente, d’étudiante. Après mon baccalauréat scientifique, j’ai hésité. Travailler dans l’édition, continuer la musique dans un conservatoire en métropole, intégrer une école de création digitale et d’infographie pour les jeux vidéo… c’est finalement l’histoire de l’art qui l’a emporté.
D’où te vient cette passion pour l’art, les musées, les collections anciennes…
J’ai découvert l’Antiquité grecque au collège. Ça a été un déclic. J’ai commencé à lire tout ce que je trouvais en lien avec la civilisation grecque et notamment sa statuaire. Le monde des dieux, des déesses, des héros hellènes me fascinait. Mes premiers mémoires de recherche ont été consacrés à cet univers. En métropole, avec l’émulation que crée cette concentration de camarades, étudiants en histoire de l’art, mon horizon s’est ouvert à davantage de domaines. Mes études à l’université et à l’école du Louvre m’ont permis d’avoir une vision très large des cultures et civilisations, tout autour du monde. Je me suis aussi rendu compte que la culture matérielle d’Océanie et plus particulièrement de chez nous, terre mā’ohi, était elle aussi, riche et variée. Elle ne m’avait pas vraiment intéressée tant que j’étais enfant, au fenua, et
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