Haumanava Luta est Docteur en médecine depuis septembre 2023. Du haut de ses 30 ans, elle termine actuellement son internat en tant que médecin urgentiste à l’hôpital Louis-Mourier à Paris, avant de rejoindre en novembre un autre hôpital parisien en tant que chef médecin urgentiste.
As-tu toujours voulu être médecin ?
Oui, mais je ne pensais pas que j’allais réussir parce que le concours est très dur. J’y suis allée quand même et j’ai fait deux fois la 1re année à Tahiti. Lors de ma première 1re année, je me suis rendu compte que c’était trop cool, que j’aimais beaucoup les différentes matières. Je n’ai pas eu le bon classement pour passer en deuxième année, mais ça m’a motivée à refaire ma 1re année. La deuxième fois, j’ai réussi le concours de la PACES. Et comme il y a une convention entre Tahiti et Bordeaux, j’ai étudié à Bordeaux jusqu’à l’internat. Quand j’ai passé les ECN (épreuves classantes nationales, ndlr), j’ai choisi médecine d’urgence et j’ai choisi Paris.
Comment se sont passées tes années d’études en métropole ? Tu connaissais déjà la France avant d’y aller ?
Franchement, c’était trop bien. Mais quand je suis arrivée à Bordeaux en 2013, je me suis dit : « Mais qu’est-ce que je fais là ? » Je n’étais jamais venue en France. Je n’avais aucun de mes amis avec moi. Je ne connaissais vraiment personne. Donc c’était un peu horrible. La première année, j’ai vraiment eu beaucoup de mal et l’année suivante, je me suis rapprochée d’une amie avec qui je traînais beaucoup et grâce à cette amie, j’ai rencontré plein d’autres gens. C’est ce qui a fait que mes années bordelaises ont été trop cool. Je me suis fait un groupe d’amis et ça m’a permis de survivre en France. (Rires) Mais tous les étés, il faut que je rentre à Tahiti ! (Rires)
Pourquoi avoir choisi Paris pour ton internat ?
En fait, le groupe d’amis que je me suis fait à Bordeaux, ce sont des gens de Tahiti, mais qui n’étaient pas du tout en médecine. Et quand il y a eu la Covid, tout le monde est parti et je me suis retrouvée toute seule à Bordeaux. En médecine, il y a deux concours. Le concours de la 1re année qui te permet d’accéder aux études de médecine et il y a un deuxième concours qui te permet de choisir ta ville et ta spécialité. Quand il y a eu la Covid, c’était l’année de mon concours, donc impossible de rentrer en même temps que mes amis. J’étais obligée de rester à Bordeaux. Quand il a fallu choisir la ville, je ne voulais pas rester à Bordeaux sans eux, donc j’ai choisi Paris parce que j’y avais encore d’autres amis. Je ne voulais pas me retrouver toute seule comme ma première année à Bordeaux. Mais l’été avant d’arriver à Paris, quand je suis rentrée à Tahiti, j’ai commencé à paniquer parce que tout le monde me disait : « Mais pourquoi tu as choisi Paris ? Ça va être trop dur. C’est horrible Paris, le métro ! Tu ne vas jamais trouver de logement, etc. » Du coup j’étais en panique, je faisais des crises d’angoisse. Finalement, pour mon appartement, j’ai eu beaucoup de chance. La première annonce que j’ai vue…
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