Avec Temana Itchner, ils travaillent ensemble sur leur propre marque. Un duo collaboratif étincelant qui avance et progresse à deux, tout en se posant plein de questions sur la création et l’utilisation des matières.
Passé
J’ai commencé à dessiner pour faire comme mon père qui dessine très bien. Et à chacun de mes anniversaires, j’avais un DVD de Disney dont je reproduisais les pochettes. Au lycée, ma mère a trouvé cette filière STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués) et m’y a inscrite. Il y avait du dessin, c’était fait pour moi et effectivement ça m’a plu. Nous faisions des maquettes, on manipulait les matières et à la fin de l’année j’ai créé un costume entièrement fait avec des bouteilles en plastique et du carton de récupération pour le défilé. Après mon bac, je devais continuer mes études et partir au Canada, mais ça n’a pas pu se faire et je suis restée à Tahiti où j’ai pris une année sabbatique involontaire.
Je me suis demandée ce que j’allais faire et un ami m’a encouragée pour qu’on s’inscrive ensemble au Centre des métiers d’art. J’y suis allée à reculons, je n’avais pas envie de faire des tiki ou de reproduire des motifs polynésiens… C’est bien de savoir d’où l’on vient, mais je ne voulais pas rester dans le passé. Même s’il faut bien sûr connaitre son histoire pour pouvoir créer, c’est ce que le CMA m’a apporté. J’ai compris les histoires et les cultures différentes des archipels polynésiens, j’ai découvert l’art océanien, le reo tahiti, le tressage, les arts numériques. Il y avait une grande diversité. J’ai pris la spécialité gravure car j’aime tout ce qui est minutieux. Puis j’ai rencontré Temana Itchner qui avait créé une marque, l’Atelier du fenua, et on a commencé à travailler ensemble.
Créations
Si on aime travailler ensemble avec Temana Itchner, il était important de ne pas étouffer le style de l’un ou de l’autre. Nous faisons donc nos propres pièces et quelques pièces à quatre mains. J’aime particulièrement le travail de texture, de changement de niveaux et la combinaison de plusieurs matières locales comme le bois, la pierre, la nacre… Il y a tellement de choses autour de nous. J’aime le contraste du bois avec le gris ou le blanc de la nacre. Mes bijoux ont ce côté…
Article rédigé par Lucie Rabréaud
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