La Tahiti Fashion Week a permis de dynamiser le secteur de la mode en Polynésie française. Mais est-ce un secteur porteur à Tahiti, où le marché est restreint ? Oui, répondent en chœur Agnès Genefort, responsable créateurs de l’événement et Isabelle Genestal, enseignante au lycée professionnel de Punaauia.
Certains la considèrent comme le privilège d’une classe sociale et d’autres une frivolité inutile, mais la mode est aussi un secteur économique source d’emplois, de créativité, de recherches artistiques, de curiosité, de talent… En 2014, quand Alberto Vivian et Agnès Genefort créent la Tahiti Fashion Week (TFW), ils souhaitent apporter du professionnalisme à un secteur. « À l’époque, le secteur de la mode, c’était les commerçants et quelques artisans… Il y avait encore très peu de créateurs. Des défilés étaient parfois organisés entre des tables où les gens mangeaient dans les restaurants, mais les défilés de mode ne sont pas une attraction. » Avec la TFW, ils mettent la création polynésienne sur le devant de la scène. Plusieurs professionnels ont été lancés par l’événement : « Steeve L. a présenté ses vêtements pour la première fois sur une TFW et Josseline Cadet de KD&CO a fondé Tropical Luxury car elle rêvait de faire de la mode. » Plus de 160 créateurs sont déjà passés par la Tahiti Fashion Week. C’est une quarantaine de créateurs qui sont mobilisés sur chaque événement avec une dizaine de nouveaux en moyenne chaque année. Preuve d’un certain dynamisme. « Nous voulions faire quelque chose d’éducatif, un événement amenant tout le monde à évoluer. Il faut que les créateurs aient quelque chose à dire, qu’ils proposent une collection différente des autres », précise Agnès Genefort, qui sélectionne, sollicite et parfois coach les artistes de la mode.
Pour elle, pas de doute, la mode est « un secteur qui compte partout dans le monde ». Les Fashion Week dans les grandes villes comme New-York, Paris, Londres, Milan, drainent du beau monde et rapportent donc beaucoup d’argent. Les hôtels, les restaurants, les boutiques, tout le monde dépense et les commerces en profitent. À Tahiti, le secteur de la mode « compte de manière différente ». Cela permet au secteur de la création et de l’artisanat d’avoir…
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