Les femmes qui choisissent la voix de la reconstruction, après une mastectomie, ont désormais la possibilité de retrouver des seins d’une apparence naturelle grâce à la pigmentation correctrice des aréoles mammaires. Une procédure qui demande de la patience, mais qui a un impact positif sur la confiance en soi et l’image corporelle de la femme, après avoir survécu à un cancer du sein.
En Polynésie française, ce sont en moyenne 160 nouveaux cas de cancer du sein qui sont diagnostiqués chaque année. La tumorectomie et la mastectomie sont deux types d’interventions chirurgicales utilisées dans la prise en charge de cette maladie. Si la tumorectomie préserve autant que possible le sein en enlevant uniquement la tumeur, la mastectomie implique l’ablation complète du sein affecté. Le choix entre ces deux procédures dépend du stade du cancer, de la taille de la tumeur et de sa localisation. De manière évidente, la mastectomie est plus difficile à admettre, car elle ampute littéralement une femme d’un de ses attributs d’identité, de féminité, de sexualité, de maternité. Et nous tenons à saluer la force et le courage de toutes celles qui sont passées par là dans leur combat pour la vie.
Un tatouage en 3D
La pigmentation correctrice des aréoles mammaires est une technique qui a été développée pour rendre à ces femmes des seins à l’aspect naturel. La technique n’est pas encore très connue au fenua et le nombre de dermopraticiennes diplômées qui la proposent ici se compte encore sur les doigts d’une main. Poerani Tehuiotoa, que vous connaissez sûrement davantage en tant que Miss Tatau 2019, en fait partie. Elle s’est formée à Paris à cette technique qui permet, une fois la reconstruction mammaire faite par le chirurgien, de venir embellir le sein en redessinant complètement l’aréole mammaire qui a été enlevée avec la mastectomie. « Mon travail, c’est de redessiner l’aréole à la technique du tatouage, explique-t-elle. C’est la même technique du tatouage, avec un dessin en 3D. Là où il n’y a plus rien, je redessine avec des pigments couleur peau. C’est super bluffant parce qu’on dirait vraiment une aréole mammaire. »
Si un seul sein a été enlevé, la dermo-praticienne prend l’aréole restante comme modèle à répliquer. Quand la femme a dû subir une double mastectomie, c’est selon sa volonté. « Si elle veut de nouvelles aréoles avec plus d’intensité par rapport au ton de la pigmentation, c’est possible. Ou on peut aussi se rapprocher au mieux de ses anciennes aréoles mammaires à partir d’une photo de ses seins », précise Poerani.
Plusieurs séances sont nécessaires
Une séance ne dure pas plus d’une heure et demie, voire deux heures. Et toutes les règles d’hygiène liées au tatouage sont respectées. « On travaille avec des gants, des aiguilles à usage unique, un dermographe qui est bien protégé, tout le matériel nécessaire pour une bonne hygiène », détaille Poerani.
Une à deux retouches seront nécessaires pour un bon résultat. Elles sont à espacer d’un temps de cicatrisation de deux mois. Il faudra également prévoir de renouveler l’opération au bout de…
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