Suzanne Coppenrath est une femme qui a su transformer les épreuves de la vie en un festin de résilience, d’amour et de passion. Cheffe autodidacte, entrepreneure courageuse, mère et épouse aimante, elle a marqué la scène culinaire de Tahiti avec son restaurant le Vaitiare. Mais au-delà des saveurs qu’elle a offertes, c’est son histoire de cœur et de courage qui inspire.
Une enfance modeste et courageuse
Suzanne Coppenrath a grandi à Tahiti dans une famille modeste. Son père est arrivé de Chine en 1920. Sa mère, Chinoise également, est quant à elle née à Paea. Leur union a été arrangée par une « marieuse ». Dix enfants sont nés dans ce foyer avant que leur père ne le quitte, laissant leur mère élever seule ses enfants. « Ma mère nous a bien élevés. On n’était pas riches, elle nous a appris à nous contenter de peu », se souvient-elle avec reconnaissance.
Très tôt, Suzanne a appris la valeur du travail et du sacrifice. « On a travaillé très jeunes parce qu’on n’était pas riches. Moi, j’ai commencé à travailler à 14 ans. On donnait presque tout à ma mère, on se gardait que très peu. » Elle n’a jamais regretté ces années de labeur, même si elles étaient marquées par des privations. « Je ne regrette pas ces moments que j’ai connus, d’aller tôt le matin, quand il faisait encore nuit, avec ma sœur Marie, ramasser les mangues tombées. Et ça faisait notre repas. »
Suzanne a toujours su se contenter de peu, transformant chaque difficulté en une leçon de vie. « On n’avait peut-être pas une famille très aisée où tu as de la viande à table, mais on partageait, même quand on n’avait pas grand-chose à manger. »
Cette enfance marquée par la simplicité et la solidarité a forgé en elle une résilience exceptionnelle. Malgré les privations, Suzanne garde des souvenirs empreints de joie et de gratitude, apprenant dès son plus jeune âge l’importance du partage et de la débrouillardise.
Le don culinaire, une bénédiction divine
Suzanne Coppenrath n’a jamais appris à cuisiner dans les livres ni dans une école hôtelière. Pour elle, la cuisine est un don, une grâce divine qu’elle considère comme un cadeau du ciel. « Je remercie le Seigneur de m’avoir donné un don culinaire. Jamais je n’aurais pensé qu’un jour je serais cuisinière et que je tiendrais un restaurant », confie-t-elle avec une humilité désarmante.
Issue d’une famille de commerçants et de cuisiniers, Suzanne a grandi entourée de saveurs et de plats traditionnels. Pourtant, elle n’a jamais appris les techniques culinaires auprès de ses parents. « Non, pas du tout. C’est un don », explique-t-elle simplement. Curieuse de nature, elle a développé son propre style en expérimentant, en mélangeant les saveurs, en écoutant son instinct et en recherchant toujours à faire mieux.
Sa cuisine est à l’image de son héritage multiculturel : cosmopolite et généreuse. « Je fais de la cuisine chinoise, française, américaine, du ma’a tahiti, tout ce que tu veux. Le couscous, des tripes à la mode de Caen, de la paella, de la bouillabaisse. » Suzanne ne se fixe aucune limite.
Elle maîtrise tous les registres avec aisance. « Je fais une cuisine occidentale, plutôt cosmopolite. »
Le Vaitiare, un rêve partagé
En août 1988, Suzanne ouvre le resto-Self Vaitiare, à Pirae. Soutenue par son mari Yves, son pilier et son confident, elle transforme ce petit snack en un restaurant gastronomique renommé. Le Vaitiare devient rapidement une adresse incontournable. Suzanne y propose une carte variée, allant du prime rib américain aux plats chinois, en passant par des dîners à thème. « J’ai fait des dîners à thème où les Lions Club venaient, ainsi que des soirées où j’ai reçu des grands artistes. »…
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