Une école, une préceptrice, un homme à tout faire, des enfants et un tūpāpa’u… Rehia Tepa signe son premier livre, une pièce de théâtre. Rautīemoemaitearu, Les stigmates de la lune, est édité chez Littéramā’ohi. Il a grandi avec Harry Potter, s’est nourri de Shakespeare, Molière, Marivaux, et laisse désormais sa culture polynésienne fleurir.
«Une île recluse, un orphelinat à l’orée d’un bois… » Le décor est planté pour cette histoire entre réalité et fantastique. La petite Marie est d’ailleurs particulièrement étrange, elle va un peu trop souvent dans les bois et la nouvelle préceptrice qui vient d’arriver est bien décidée à découvrir ce qu’elle cache. Cette histoire a tourné dans la tête de Rehia Tepa pendant plusieurs mois. Il s’est inspiré d’une légende des Tuamotu qu’on lui avait racontée : « Une histoire de jumeaux séparés à la naissance, le garçon est élevé dans les bois et la fille au village. Jusqu’au jour où il y a des disparitions. C’est la sœur qui va arrêter le massacre en retrouvant son frère. Des bois, des esprits et des enfants : ça me plaisait bien pour faire un conte. » L’histoire est là, mais il manque quelque chose. C’est lors d’un gala de Tahiti Choir School que les choses se débloquent. « La mémoire était le thème de ce gala et ça m’a beaucoup inspiré. » Il passe une semaine à écrire. Il oublie de manger, dort deux heures… Il se laisse complètement embarqué par ses personnages. « Il fallait que je la termine avant qu’elle ne m’échappe. »
Le théâtre l’a toujours attiré. Il est tout petit, 4 ans, quand il va voir une pièce pour la première fois. Un spectacle dans lequel joue sa cousine. Soudain, un diable arrive sur scène. Il hurle et crie au scandale ! « Le spectacle était sur la scène et parmi le public », sourit-il. Ce sont ses souvenirs, mêlés à ce qu’on lui a raconté. Mais il se souvient très bien de sa fascination et de sa crainte à la vue de ce diable soudain sur la scène. Il est fasciné par les enfants faisant du ‘ōrero, mais sa nature introvertie l’empêche de les rejoindre.
Extrait de l’article rédigé par Lucie Rabréaud
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