Ses créations, placées avec soin sur une table en bois, révèlent la maîtrise de ses gravures sur nacre et la finesse de ses sculptures miniatures. Fier, heureux et épanoui, des bijoux de graines et de noix au cou et aux poignets, il a trouvé sa voie…
C’est grâce à sa grande sœur que Glenn Richmond est devenu sculpteur sur nacre et graveur : « Tout a commencé à cause d’elle », dit-il dans un sourire. Il pensait d’abord devenir cuisinier, mais son esprit artistique se révélait déjà à travers le dessin, notamment les mangas et le fantastique qui ont bercé son enfance. Cuisinier, étalagiste, électricien et carreleur, parallèlement à ses petits boulots, il apprend à manier les couleurs et les ombres. Sa sœur, qui dessinait également, l’encourage à tenter le Centre des métiers d’art (CMA). En étudiant là-bas, il découvre un véritable amour pour la gravure et la sculpture : « J’y passais des nuits blanches, j’adorais ça. » Il obtient son diplôme en 2019 puis s’enferme trois ans pour se perfectionner et apporter de la nouveauté dans cet art grâce à la réflexion et la maîtrise : « J’ai un peu disparu de la surface de la Terre… Je voulais me perfectionner, je trouvais qu’on restait un peu trop dans notre zone de confort. Cette absence de trois ans m’a permis de revenir en proposant autre chose. Je suis sorti de mon trou avec ça », dit-il en montrant ces nacres transformées en tableau, installées sur une table devant lui.
Ce graveur, à la voix feutrée et au ton rêveur, est plongé dans une grande spiritualité, dans son travail autant que dans ses convictions artistiques. Il aime plus que tout « être enfermé dans ce monde de la création ». Dans la gravure, il choisit sa nacre avec soin : « Je la regarde et si elle me plaît, je le sens, c’est elle ! » Glenn a d’abord créé des objets en nacre inspirés des mangas, mais est ensuite revenu « aux bases » de la culture polynésienne. C’est grâce à son expérience dans le dessin, notamment le travail de la 3D et des ombrages qu’il parvient à trouver la technique pour la gravure. Il cherche son inspiration dans les photos, la lecture, dans la nature et la mer, qu’il regarde depuis sa montagne, s’imaginant…
Article rédigé par Lucie Rabréaud
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