C’est le kite qui l’a mené à la pirogue… Alex et Nathalie Pelou sont infirmiers de métier, mais la passion pour la mer a fini par prendre le dessus. Surtout la passion de fabriquer des rames et des va’a, de plus en plus performants et localement.
Alex Pelou va du bureau à l’atelier juste à côté. Il raconte l’histoire de cette entreprise qu’il a fondée avec sa femme, Viper va’a, et reste attentif à la fabrication en cours d’un V6 dans l’atelier. Pas n’importe quel V6, la réplique exacte de La Baleine, une pirogue mythique qui a remporté quatre fois la Hawaiki Nui Va’a et qui a été ressortie l’année dernière par la Team Huahine. Ils ont obtenu l’accord du constructeur, Raymond Ah-Tak, pour la reproduire. Et Alex est particulièrement enthousiaste. D’ailleurs, il doit aller la signer. Il inscrit son nom, celui de l’entreprise, la date. Au départ, il est passionné de kite et s’installe en Nouvelle-Calédonie avec Nathalie, juste après avoir terminé leurs études d’infirmier en Suisse. Finalement, ils arrivent à Tahiti en 2002 et partent vivre à Raiatea quelques mois plus tard. Mais leur diplôme d’État suisse ne leur permet pas de travailler à l’hôpital, un problème temporaire qui va pousser Alex à monter son école de kite. Ils rencontrent des rameurs, commencent à faire du va’a et plusieurs fois on lui ramène des ‘īato cassés pour qu’il les répare. « J’en ai fait un, puis deux, puis… » il se prend au jeu, essaye de sortir des ‘īato plus légers, plus solides, et il commence à faire des rames. Les premières en composite : une révolution dans la fabrication locale. « Elles étaient trois fois moins lourdes et plus solides. »
C’est rapidement un succès grâce au bouche-à-oreille. Sur les salons, Viper Va’a commence à se faire remarquer. L’entreprise sponsorise des sportifs, met en place un partenariat avec des équipes et il fait tester ses produits, les fait évoluer… « Au début, ce n’était pas facile, on parlait des rames popa’ā, mais ça n’a pas duré longtemps. » Il faut dire que la preuve est rapidement faite de la performance du matériel. Notamment sur la Hawaiki Nui Va’a avec EDT. « On a gagné sept fois la compétition ! » Il se souvient surtout de l’année 2010, quand EDT arrive avec un V6 dont les ‘īato sont en carbone. Le règlement indique « ‘īato en bois » uniquement.
Une réunion est organisée et EDT peut concourir, si ça casse tant pis pour eux. Alex a retenu son souffle pendant trois jours : « Je priais…
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