Tekura Aunoa détestait le travail au fa’a’apu étant petite. Il fallait cueillir, ramasser, laver les nono et puis désherber la vanilleraie : « Affreux ! », résume-t-elle en rigolant. Elle rêvait d’un bon poste avec une belle maison et une belle voiture, mais la vie l’a ramenée dans la nature, dans un fa’a’apu qu’aujourd’hui elle adore.
«C’est en août 2022 que j’ai vendu pour la première fois des produits de ma marque Arôme’s Tahiti. Ça a très bien marché et tout est parti ! Ce qui m’a encouragée à continuer, mais j’ai mis beaucoup de temps à me lancer. J’avais peur je pense… J’ai d’abord fait des études en géographie car c’était ma matière préférée au lycée. À cette époque, je voulais trouver un bon travail pour pouvoir m’acheter une belle maison. Mais ma vision des choses a changé quand j’ai perdu mon frère. Il allait avoir 18 ans et ce choc m’a fait changer de perspectives, petit à petit. Mes études m’ont beaucoup appris sur l’environnement, la géographie sociale et mon copain de l’époque m’a fait découvrir la permaculture. Ça m’a beaucoup intéressée. Pourtant le fa’a’apu, c’était pas du tout mon truc ! Quand nous étions petits, on était obligés d’aider à la récolte des nono car mon grand-père avait un grand champ. Il fallait les laver puis les renettoyer quand ils étaient mous et remplir des tura (tonneaux en plastique bleu). On devait aussi aider à désherber la vanilleraie de ma mère. C’était affreux ! (Rires) Mais la permaculture et le concept de l’économie bleue de Gunter Pauli (il s’inspire des écosystèmes naturels pour résoudre les crises économique, sociale et écologique, ndlr) m’intéressaient beaucoup. Ce n’était pas seulement de l’agriculture, c’était un mode de vie, une philosophie.
Je suis partie en France pour suivre un master, mais j’ai arrêté en cours de route. J’ai fait un stage dans une ferme permacole. Je voulais mesurer…
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