Régine Teohiu est assistante sociale au RSMA. Elle a encouragé des jeunes du régiment, avec une de ses collègues et amie, à monter un groupe pour participer aux concours de chant et danse. Ta’urua hīmene et Hura Tapairu : des aventures extraordinaires, ponctuées de moments particulièrement émouvants, qui resteront gravés dans son cœur.
«Je travaille comme assistante sociale au RSMA depuis 2001 où j’assurais une permanence par semaine puis de manière beaucoup plus rythmée depuis 2021. Aujourd’hui, tous ces jeunes du régiment, je les considère un peu comme mes enfants, ils ont la vingtaine aussi comme mes deux propres enfants. Ils sont attachants, agaçants, tu as envie de les secouer parfois, qu’ils arrêtent de se faire du mal, qu’ils réalisent qu’ils sont des personnes à part entière et qu’ils méritent la réussite malgré ce qu’ils traversent. J’apprends beaucoup avec eux. Je me remets en question tous les jours, ai-je bien fait de dire ça, de faire ça… Je les accompagne pour remplir des papiers administratifs ou trouver du financement pour des projets. Je pense que j’étais prédestinée à ce métier d’assistante sociale. J’ai œuvré toute ma jeunesse dans l’Église protestante en tant qu’éducatrice et directrice de centre de vacances. Le déclic s’est passé dans ma jeunesse où j’étais hébergée au foyer de jeunes filles. J’aimais faire l’animation et un jour, on m’a dit que j’étais faite pour ce métier. À l’époque, je me voyais plutôt comme enseignante en reo tahiti, j’avais grandi dedans, je ne parlais français qu’à l’école. Mais bon, j’ai passé le concours d’assistante sociale et je suis partie me former. Et j’ai eu un poste à l’armée. C’était une grande découverte pour moi ! Vingt-quatre ans que j’y suis maintenant !
Le reo tahiti est resté présent : j’écris beaucoup. J’ai toujours un cahier avec moi pour écrire quelques lignes quand ça me vient. Toujours en tahitien puis je traduis en français, je ne sais pas faire l’inverse. J’ai vraiment besoin de poser les choses, je peux me réveiller en pleine nuit et écrire. Un jour, Goenda Reea m’a proposé d’écrire pour Tiare Trompette. J’ai proposé ce thème : Rau Tahiti o te ora raa, les méandres de nos vies. Le groupe a gagné le premier prix du Hura Tapairu. C’était en 2023…
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