Vous la connaissez pour être le visage souriant et blagueur de la Laiterie Roche. Et pourtant, Nilda Taaviri a dû sortir de sa zone de confort pour proposer ses vidéos humoristiques qui avaient pour but de faire connaître l’entreprise familiale de son chéri. Cette opération réussie la mène aujourd’hui vers une nouvelle aventure : former les petites entreprises à faire la même chose, mais à leur propre sauce.
Nilda Taaviri a eu plusieurs vies professionnelles avant qu’on ne la découvre sur les réseaux sociaux. Après une licence en Langues étrangères appliquées à l’Université de la Polynésie française, elle a enchaîné avec une formation de professeur des écoles à l’IUFM. « J’ai pu faire des stages de professeur des écoles et j’avais carrément kiffé, mais j’ai raté deux fois le concours… » Après ça, elle a été professeur d’Espagnol, en remplacement, au collège de Punaauia, « et j’ai encore plus kiffé que professeur des écoles ». Mais sans master, impossible de continuer dans cette voix. Elle pointe donc au Sefi, et se retrouve secrétaire à l’accueil de l’APAIR-APURAD à Paea, en remplacement toujours. « J’ai encore plus kiffé que prof d’Espagnol ! » Elle assure ensuite un autre remplacement en tant que secrétaire au service psychiatrie de la clinique Paofai. « Et j’ai encore plus kiffé parce que j’avais le contact avec les gens. En psychiatrie, on reçoit des personnes qui sont en souffrance, qui ont besoin qu’on les écoute. Et c’est ce qui a développé chez moi cette capacité à être là pour l’autre, à écouter ce qu’il a, à accepter l’autre comme il est. Ça a bien forgé mon caractère pour la suite », sourit-elle.
Par amour
Son objectif à cette époque : obtenir un CDI qui avait du mal à venir. Alors elle retourne sur les bancs de la fac et obtient une deuxième licence en administration publique afin de passer les concours de la fonction publique. « J’en ai passé plein, mais je les ai tous ratés ! J’ai tout raté ! », lance-t-elle en éclatant de rire. Et puis elle obtient un poste de secrétaire au laboratoire du Centre hospitalier de la Polynésie française. « C’était le métier de mes rêves ! Je touchais un peu plus que le SMIG, ça a été mon plus bas salaire, mais ça a été l’endroit où j’ai le plus été épanouie. Le métier était très simple et j’avais plein d’amis. C’était vraiment fun. » Mais voilà, son chéri Kaukea, qui avait repris l’entreprise familiale, la Laiterie Roche, deux ans plus tôt, a eu besoin de son aide. « Il me demandait de quitter mon petit paradis parce qu’il avait beaucoup de mal à tout gérer tout seul. Donc par amour pour lui, j’ai démissionné du CHPF pour aller travailler avec lui à Mataiea. » Ça, elle a beaucoup moins kiffé. Surtout au début. « L’entreprise existait depuis presque 60 ans, elle était ancienne et il y avait pas mal de choses à revoir ! Je me suis demandé comment j’allais pouvoir m’épanouir dans un tel endroit », confie-t-elle en rigolant. Mais elle a tout de même mis du cœur à l’ouvrage pour tout apprendre sur le tas, « la compta, la gestion d’entreprise, les stocks, les livraisons, les RH… », et créer une organisation optimale.
Sortir de sa zone de confort
Cette nouvelle organisation a mis au jour un problème de taille. « On ne vendait pas nos produits. Ils finissaient à la poubelle parce qu’on n’était pas connu. Il fallait qu’on se fasse connaître. Du coup, j’ai fait une formation…
Comments are closed