Merehau Teavai, épouse Anastas, est l’experte dédiée à l’écriture dans le jury du Heiva i Tahiti 2023. Originaire des Tuamotu, elle est passionnée par le pa’umotu, sa langue maternelle, et les langues polynésiennes en général dont le tahitien. Linguiste, elle étudie et traduit des textes de tradition orale de la zone océanienne et écrit régulièrement pour les spectacles de danse.
«L’écriture est une tradition récente, à peine 200 ans. C’est une écriture biblique que nous devons à Pomare II qui a vu là l’opportunité d’imposer son autorité et ses lois et de passer à la postérité. La langue tahitienne est la plus ancienne des langues de la région polynésienne à avoir été écrite. Dans les années 1970, il est question de normaliser son usage. Les mots et les tournures de phrases avaient naturellement changé et on se préoccupait de la transmission de la langue tahitienne. Dans les années 1980, les membres de l’Académie tahitienne enrichissent l’alphabet tahitien de deux sons : le tārava et le ‘eta, absents de l’écriture biblique. La notation de ces signes a amélioré la lecture du reo mā’ohi. Comment écrit-on en héritant de cette histoire ? C’est toute la question. Je fais partie de cette génération qui a grandi avec l’écriture biblique… je voulais écrire des chants de messe, j’adore les chants et le côté joyeux des prières mais voilà, je ne joue d’aucun instrument.
Le premier spectacle de danse, je l’ai écrit à la demande de Martin Coeroli pour la promotion de la perle de Tahiti. Il fallait fournir à la perle de Tahiti les attributs mythiques à la hauteur de la mythologie des autres perles concurrentes. On dit que la perle de Chine a été taillée à partir d’une pierre par le dragon de jade et le phénix d’or. Ce fut « Te Roimata o Oro » ou « La larme d’Oro », une œuvre théâtrale exécutée en petite formation de ballet par O Tahiti E qui a tourné pendant plus de deux ans à l’International. Quelques années après
Comments are closed