Elle dirige le musée James Norman Hall depuis août 2023. Un espace fait pour elle car il réunit tout ce qu’elle aime : l’histoire, l’art, la culture et les livres.
C’est par un poème que la rencontre commence. Les mots de Rabindranath Tagore qu’elle connait par cœur. « C’est une bonne ligne à suivre pour sa vie… » D’ailleurs, les livres trainent partout dans son bureau, elle s’en nourrit. Ils ont toujours été son refuge, préférant les bibliothèques aux cours de récréation. Mélissa Marcinkowski Faaterehia est devenue la nouvelle directrice du musée James Norman Hall, situé à Arue, en août l’année dernière. Une maison verte, pas très loin de la mer, remplie de livres et de souvenirs, aux meubles en bois ancien, entourée d’un jardin verdoyant. Curieuse et passionnée d’histoire et de littérature, cet espace semble fait pour elle. Quand elle obtient sa licence de lettres, langues et sciences humaines, en parcours histoire, elle n’a pas 20 ans et ne se voit pas quitter la Polynésie pour continuer ses études ailleurs. Elle commence donc un travail comme photographe de soirée. Elle apprend à vaincre sa timidité, à aller vers les gens et à faire de beaux portraits. Mais sa soif de découverte du monde va la pousser à partir. « J’ai toujours voulu me former à la culture, au monde de l’art, je voulais devenir archéologue puis commissaire-priseur, marchand d’art… »
Elle part à Bordeaux pour une année en histoire de l’art à l’université avant de rejoindre l’Icart, l’école du management, de la culture et du marché de l’art. « J’ai pris une claque. Toutes ces possibilités… Les professionnels qui nous faisaient cours ont révolutionné mon esprit. L’un d’entre eux nous mettait de l’opéra à fonds dans les oreilles, il récitait des textes par cœur, j’en pleurais ! »
L’hiver français a raison d’elle. Sa terre lui manque trop. Une fois son diplôme de négociatrice en art et médiatrice culturelle en poche, elle rentre à Tahiti, elle veut œuvrer pour son pays et s’imagine déjà monter des résidences pour artistes, participer à des ventes d’art. « Je pense que la Polynésie est un vivier de l’art. La lumière est magnifique, les couleurs sont différentes. » Mais les mois passent et elle n’obtient pas de poste dans ce domaine, se retrouvant à enchaîner des petits boulots : des ménages, des enquêtes, des sondages. « Ce n’est pas parce que…
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