Edmée Temauri est sous-chef du restaurant The Surf House Tahiti, du Boutique Hôtel Kon Tiki Tahiti. Cette enfant de Huahine, qui évolue dans des cuisines de prestige depuis plus de 15 ans, a rejoint le réseau des disciples d’Escoffier au mois de juin.
Edmée Temauri a vécu toute son enfance à Huahine, auprès de sa grand-mère paternelle. Cette île des Raromata’i l’a vue grandir, aller à l’école, puis au collège. Le temps du lycée venu, la jeune fille déménage chez sa mère à Tahiti, afin d’effectuer son BEP puis son Bac professionnel hôtellerie-restauration au Lycée Hôtelier de Punaauia. Le plan originel était de se former à Tahiti pour ensuite rentrer travailler à Huahine, au sein de la pension familiale. « Mais ça ne s’est pas passé comme ça… », sourit Edmée. En effet, ses diplômes en poche, c’est au St. Régis de Bora Bora qu’elle décroche son premier emploi. « Mais je n’étais pas en cuisine, j’étais au room service, précise-t-elle. Petit à petit, je me suis rendu compte que travailler au contact des clients, ça ne me plaisait pas autant que ça, du coup je me suis mise à la cuisine. Mais je cuisinais comme mon bras gauche quoi !, indique-t-elle avant d’éclater de rire. J’apprenais. » Après le St. Régis, Edmée a eu son premier poste de commis de cuisine au Hilton de Bora Bora, pendant un an. Puis elle est rentrée chez elle, à Huahine, où elle a eu une courte expérience à l’hôtel Maitai Lapita Village. De retour à Tahiti, elle intègre les cuisines du Méridien, toujours en tant que commis. « De fil en aiguille, j’ai commencé à travailler la cuisine gastronomique. Et quand tu commences à toucher à la gastronomie, tu te dis que oui, tu peux faire des merveilles en cuisine. »
The Brando, son tremplin
Au Méridien, elle travaille au contact du chef Cédric Ollivault, du sous-chef Benjamin Le Gall et du chef japonais Kaito Nakamura. « Ils avaient beaucoup d’estime pour moi et ils m’ont beaucoup appris, autant sur les techniques de travail que sur le comportement professionnel à avoir. Quand ton chef te remarque et qu’il commence à avoir confiance en toi, il te remet toujours sur le droit chemin en t’expliquant comment bien faire. Quand on croit en ton travail, tu te dis que tu ne donnes pas tes efforts pour rien, tu te dis que oui, je peux y arriver. »
D’ailleurs, c’est grâce au chef Cédric Ollivault qu’Edmée a pu intégrer, deux ans plus tard, les cuisines du très luxueux hôtel de Tetiaroa, The Brando. « Je suis restée quatre ans et demi là-bas et le Brando m’a beaucoup appris. Même si j’ai dû faire des sacrifices, parce que tu restes un mois là-bas puis tu reviens une semaine à Tahiti, je ne regrette pas d’avoir fait le Brando. J’ai commencé commis, après j’ai gravi les échelons, demi-chef de partie, chef de partie. Chef Cédric m’a fait découvrir la gastronomie française avec son sous-chef Pierre Lecorne. J’ai aussi été formée au teppanyaki avec chef Kaito, que j’ai retrouvé là-bas. C’est quand tu fais de la cuisine japonaise devant huit personnes. Je me suis entraînée deux semaines sur le staff avant de passer devant les clients. J’avais le trac parce que tu cuisines quand même devant des célébrités, confie-t-elle en mimant avec humour des bras qui tremblent et une mine apeurée. Et c’est un cinq étoiles Forbes, donc tu n’as pas droit à l’erreur ! » Edmée a aussi été formée…
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