C’est chez elle, à la Presqu’île, que Vaihere Tauraa laisse éclater sa vie d’artiste. Sculpture, peinture, photo, installations… Tous les médiums sont bons pour raconter le « nous ».
Ses deux filles de 4 et 6 ans sont installées devant un dessin animé le temps de l’interview. La télévision est ici rarement allumée alors les enfants profitent de cette occasion inespérée tout en venant de temps en temps solliciter maman pour savoir quand est-ce qu’on fait de la peinture. « Et ce tableau, je pourrais peindre derrière ? » « Oui, pourquoi pas ! » Ici, en art, tout est permis ! Le tout est de s’amuser. Et d’ailleurs, ces nouvelles peintures représentant des femmes tout en rondeur et douceur, un peu alanguies, les yeux mi-clos, sont nées d’une séance avec ses filles. C’est voluptueux, naïf, langoureux… « J’ai commencé à aimer mon corps depuis que je suis devenue maman. J’aime cette rondeur, cette douceur, sur laquelle elles peuvent se lover… C’est de la chaleur humaine. Et leur style enfantin m’a inspiré ces personnages. C’est juste du plaisir. J’oublie tout le côté académique avec les compositions des formes ou des couleurs. » Ses hine ne sourient pas, mais ce sont les couleurs pastel, claires, qui apportent la lumière. « Des couleurs qui font du bien. » Vaihere a décidé que 2023 était l’année où elle se faisait plaisir !
Vai, de son nom d’artiste, dessine depuis toute petite, faisant comme ses deux grandes sœurs et, découvre-t-elle plus tard, sa mère qui dessine aussi. Quand celle-ci travaille, les filles l’attendent dans un coin avec feuilles et crayons et dessinent ce qui les entoure. Le papa tient un commerce et un cabinet de prothèses dentaires. Vaihere fait les foires et les salons où elle présente la peinture vendue dans le magasin avec tout le matériel d’art proposé. Commerce ou cabinet prothésiste : l’avenir est tout tracé. Mais l’instabilité politique fait vaciller le commerce et Vaihere ne se voit…
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