Stéphanie Gendron, ou Stéphanie M. de son nom d’artiste, crée des toiles colorées où se mélangent les matières et les techniques pour exprimer un message ou un instant de vie. Chez elle, la création est innée. Son art, lui, a évolué au gré de ses expérimentations et de son parcours de vie.
La rencontre a lieu chez elle, sur les hauteurs de Arue. Dès l’entrée de sa maison, de nombreuses toiles de tout format, entreposées les unes contre les autres, accueillent le visiteur. Au moment de l’interview, Stéphanie s’apprêtait à réaliser sa troisième exposition à la Maison de la culture. Un moment de rencontre et de partage que cette artiste-née affectionne particulièrement.
« Dans cette exposition, on peut avoir des tranches de vie, des visages, des corps, des scènes de vie et puis d’un coup, au milieu de tout ça, j’ai des carpes, décrit Stéphanie. J’essaie de ne pas m’enfermer parce que je pense qu’on s’enferme déjà tellement dans nos propres carcans, nos propres limites. Et parfois ça peut surprendre. Certains ont l’impression que ce n’est pas la même personne qui a réalisé ces toiles. C’est la même personne, mais à deux instants différents. Parce que c’est une exposition, je donne à voir quelque chose à un instant T, mais je donne à voir une partie de moi qui ne sera peut-être pas la même qui émergera ou que j’aurais envie de montrer à un autre moment. C’est pour ça qu’il y a cette diversité. »
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Stéphanie a toujours aimé créer. « Je faisais du porte-à-porte quand j’étais ado pour vendre mes tableaux, confie-t-elle. Je voulais faire les beaux-arts et on ne m’a pas poussée dans cette voie. Mais j’y suis revenue après. Et pour moi, l’art c’est presque thérapeutique. Au début, j’avais un petit coin dans la maison. Et ce petit coin envahit aujourd’hui le reste de la maison. C’est mon univers et c’est vital. J’expérimente. Je suis autodidacte. Après avoir essayé plein de techniques, j’ai vraiment privilégié tout ce qui était acrylique. Pour tout ce qui est matière, donner du volume, rajouter des médiums parce que j’adore mélanger des matières. Je suis une amoureuse de plein de choses donc je suis capable à un endroit où je vais, de ramasser des feuilles, de prendre des rubans. Quand il y a une matière que j’aime, je prends et puis je stocke. Mon atelier, c’est un peu ma caverne d’Ali Baba. L’acrylique me permet de mélanger, de mixer, d’enlever, de jouer avec l’eau. J’aime beaucoup jouer avec l’eau, la texture, les densités, faire des expériences. Et ça donne…
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