« Il faut que je vous raconte un truc ». J’ai commencé notre dernier repas entre filles avant la rentrée comme ça. « Je me baladais dans le magasin pour préparer la rentrée des enfants, quand j’ai croisé mon prof d’économie de l’université. Vous vous souvenez ? J’avais un gros gros crush sur lui quand on y était ! » Bon, depuis le temps, il avait pris un coup de vieux, mais il avait toujours ce « truc » que je lui avais trouvé quelques années auparavant.
« Mais tu lui avais dit ou pas que tu avais un crush sur lui ? » Me demande Tina. « Of course not! » Vous me connaissez bien maintenant, je n’aurais jamais osé. « C’est dommage, parce que moi je l’ai fait. Et on a vécu une belle aventure ensemble ! » Nous avoue-t-elle tout à fait sereinement.
Elle était dans une filière différente de la nôtre, en LEA. Et il se trouvait qu’en guise de récompense divine pour son dernier semestre de master, la providence lui fit rencontrer un professeur qui se trouvait être un doctorant. « Dès le premier cours, j’ai eu le coup de foudre ! », explique-t-elle.
Attention quand même !
Maeva était en droit et, bien évidemment, elle la regarde d’un air effaré : « Mais c’est n’importe quoi ! Si vous vous étiez faits choper, il aurait pu être sévèrement puni, tu sais ? Même si tu es majeure et consentante, il a quand même un ascendant sur toi ! » Je ne savais pas qu’il y avait encore des contraintes légales dans ce type de relations et, du coup, je suis contente de ne pas avoir sauté le pas. Ouf ! « Relax, votre honneur », lui dit Tina. « Je ne lui ai pas sauté dessus en cours. Pas du tout même. Je me contentais sagement de ses commentaires sur mes copies ! » Mais il se trouve qu’après les exams, pour célébrer les nouveaux titulaires de master, Tina était sortie en boîte et était tombée sur le fameux professeur BG.
Saturday night fever…
« J’avais déjà pas mal célébré, (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération, rappelons-le !) et j’ai avoué à mes copines que j’avais un crush sur lui et elles m’ont motivée pour que j’aille le voir. Je n’étais pas bourrée, mais vous voyez le moment où vous avez bu juste assez pour que vous sentiez des ailes vous pousser ? Bah voilà, j’étais comme ça. Il ne fallait pas me motiver longtemps et j’y suis allée ! » Quelle femme. Franchement, chapeau bas, j’aurais jamais osé !
« Je l’ai salué, il m’a félicitée pour mon titre de major de promo en m’offrant un verre. Au cours de la discussion, je lui ai avoué que depuis le début du semestre, j’avais eu un coup de cœur pour lui. » Il avait eu l’air surpris, mais néanmoins flatté par l’aveu de Tina. La soirée battait son plein, les danses à deux s’enchaînaient, « et il m’a proposé de me ramener chez moi ». Elle a finalement proposé de continuer la soirée dans son appartement et l’affaire était pliée ! « Ça n’a pas été plus loin. J’avais assouvi mon fantasme, il était reparti poursuivre son doctorat en France et voilà ! »
J’étais admirative de voir que mon amie avait eu le courage de vivre une telle histoire. Mais nos histoires étaient différentes : son crush était un jeune doctorant qui était là de passage. Mais bon, il faut bien que jeunesse se fasse, non ? Que la première qui n’a jamais eu de crush sur un prof nous jette la première pierre !
Article rédigé par Helena Humbert
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