Voilà plusieurs mois qu’elle est devenue Miss Tahiti et qu’elle vit ce rythme « intense », « surprenant », tout en profitant de chaque instant, ce qui est essentiel pour elle. Si vous voyez toujours l’éclat de ses yeux et de son sourire sur les photos, c’est au prix d’un gros travail sur elle-même car Temanava est pétrie de doutes… Mais elle avance, malgré ses questions, et se prépare, curieuse de l’aventure, à l’élection Miss France.
Qui pourrait penser que cette belle jeune fille, au grand sourire et à l’allure distinguée, traverse de grands moments de doutes ? Même si aujourd’hui, elle peut rire de ses complexes d’adolescente, sa taille, trop grande, ses cheveux, trop frisés, sa bouche, trop pulpeuse, elle se rappelle les remarques et parfois les moqueries à l’école. Défiler sur les podiums et terminer deuxième du concours de la Tahiti Fashion Week lui a permis d’affronter ses démons. Elle est partie à Milan pour des essais comme mannequin, elle s’est frottée aux castings à Paris, s’est perdue au milieu d’autres jeunes filles, chacune essayant de faire sa place, elle a vécu seule dans la capitale, étudiante à distance. De quoi se forger un sacré mental. « On me regardait de la tête aux pieds, je faisais dix entretiens par jour et c’était non. Mais j’ai appris à ne pas le prendre personnellement. Il s’agit juste d’être là au bon endroit au bon moment. Rien n’est figé. Ce n’était pas contre moi. Et si ce n’était pas ça et bien ce n’était pas ça. Il faut faire confiance au timing », avait-elle expliqué le lendemain de son élection comme Miss Tahiti. Et puis surtout, ce que les autres percevaient comme des défauts deviennent ses plus grands atouts : sa taille, ses cheveux, sa bouche… « Tout ce qui était différent des autres me rendait unique. Ça a été une grande leçon. On rêve souvent d’avoir ce que les autres ont. On est sans cesse en train de
se comparer. »
C’est d’ailleurs à cette période qu’elle rencontre un coach, conseillé par son père. Une personne qui va simplement lui poser des questions et l’amener à chercher ses propres solutions. Ce qui va d’ailleurs l’amener à se former elle-même dans le coaching. « J’apprends l’écoute, la bienveillance, le non-jugement. Je pense que ça peut servir pour n’importe quelle carrière professionnelle. »
Elle reconnaissait d’ailleurs que ce travail lui avait permis de vivre l’élection Miss Tahiti différemment. Aujourd’hui, quelques mois après son élection, le rythme est « intense » et « surprenant », mais elle profite de chaque instant. Pas question de laisser quelques minutes de son année comme Miss Tahiti s’envoler sans même y penser. « C’est important de profiter de ce titre et de l’après-titre. Savourer toutes ces rencontres, ces échanges, ces expériences et apprendre pour la prochaine étape. » Miss France.
Ce sera en décembre et Temanava Domingo est en pleine préparation. L’emploi du temps est millimétré, mais c’est une jeune fille disciplinée donc aucun problème pour respecter l’emploi du temps. Culture générale le matin, séances de sport avec Heitiare Tribondeau, travail du discours, de la posture et enfin création de contenus pour les réseaux sociaux l’après-midi. Un agenda qui bouge en fonction des rendez-vous en tant que Miss Tahiti. « J’adore ce rythme… Ma vie était très calme avant », dit-elle songeuse avant de rire.
« Je suis très curieuse et j’aime apprendre, alors travailler la culture G, ce n’est pas une corvée. Je prends plaisir à travailler des choses que je ne connais pas, comme l’aisance. C’est un réel défi personnel : se surprendre, se faire confiance, oser. Mais ce n’est pas toujours évident, j’ai beaucoup de doutes. » Des complexes sur son physique, sur elle, ce qu’elle est, ce qu’elle peut être. La peur d’être jugée. Oui, ça fait partie aussi de ses questionnements. Aujourd’hui, elle sait que tout ça fait partie du chemin, qu’il faut accepter ses doutes, tout en pensant au but final. « Est-ce que je donne assez ? Est-ce que je suis à la hauteur ? » Être Miss Tahiti n’est pas forcément qu’une longue ligne droite simple. Il y a des dos d’âne, de sacrées montées et des descentes tout aussi impressionnantes. Pour prendre du recul, elle appelle ses proches. Elle a eu son père au téléphone il y a quelques heures. Il lui a permis de reprendre pied avec la réalité : « Que fais-tu de ta bienveillance, ton humour, ta sincérité, ta beauté intérieure ? » Entendre ces mots lui permet de dédramatiser ses pensées qui peuvent devenir sérieusement envahissantes et négatives. « J’essaye de penser à une plante, elle est en train de pousser. L’aventure Miss Tahiti, c’est ça, je suis en train de grandir. » Une jeune fille qui devient une femme, dit-elle encore.
Finalement, cette aventure est très intime. « C’est une expérience de vie et comme toute expérience, ce n’est pas facile. » Prendre de l’assurance et vivre en étant bien consciente qu’on est à sa place, sans avoir peur de s’exprimer et en faisant confiance à son intuition.
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