À 24 ans, Nohealanie Salmon pourrait déjà se contenter d’une carrière bien remplie. Pourtant, cette jeune femme continue d’étonner par sa capacité à embrasser plusieurs rôles, que ce soit comme prothésiste ongulaire, formatrice, présentatrice météo ou même boxeuse. Derrière ces titres, se cache une personnalité aussi tenace qu’inspirante, qui ne recule devant aucun défi.
Nohealanie Salmon a toujours voulu vivre sa vie « comme dans un film ». Mais le scénario de ses aventures, lui, était loin d’être écrit d’avance. Car si quelqu’un lui avait prédit qu’elle deviendrait un jour prothésiste ongulaire, elle aurait bien ri ! Et pourtant, « Nono » et sa meilleure amie Vaimiti ont ouvert, le 1er octobre dernier, leur propre salon d’onglerie : Peachy Nails. Et quand on remonte le fil de l’histoire, on apprend que tout est parti d’un moment d’ennui, puis d’une inscription manquée. À l’époque, Nohealanie était en 3e année de licence marketing au CNAM. Pour valider son année, elle devait effectuer un stage en entreprise et a choisi de le faire au sein de l’institut de sa mère, Moeiti Institut, à Punaauia. « Sa communication était inexistante, il y avait tout à faire et j’ai vu ça comme un challenge et une opportunité pour moi de travailler dans la communication en étant libre de mes choix. Je travaillais pour ma maman, donc je validais moi-même tous mes projets de logos, tee-shirts, affiches et tout. Au bout de trois mois, il n’y avait plus rien à faire à part répondre aux messages, donc je commençais à m’ennuyer. Ma maman cherchait une personne qui fait les ongles pour développer son institut. On a fait passer plein d’entretiens, mais on ne trouvait pas, alors je me suis dit : pourquoi pas essayer ? » Un choix risqué, mais qui, comme souvent dans sa vie, s’est révélé être une opportunité de se découvrir.
« Je n’avais jamais fait mes ongles avant de me lancer dedans, alors tout était une découverte. Je ne connaissais vraiment rien de rien. Ma mère avait payé ma formation et il fallait que je commence à la rentabiliser assez vite. Mais la formation n’a pas été suffisante pour que je me sente en confiance, j’ai dû regarder plein de tutos sur Youtube. » Ses débuts sont balbutiants et Nohealanie se dit que finalement, elle préfèrerait être professeur de marketing. Alors elle candidate pour entrer en master. En attendant d’avoir la réponse de l’université, elle continue de faire les ongles, « la boule au ventre, tous les jours, parce que les clientes sont exigeantes ». Et puis elle apprend que ses camarades ont été reçus en master. Elle, elle attend toujours une réponse. Elle retourne sur la plateforme d’inscription et là, elle découvre qu’il y a eu un bug, sa candidature n’est jamais partie ! « Je me suis dit, c’est un signe. Du coup, j’ai refait une formation en onglerie pour me perfectionner. » De là, Nohealanie n’a cessé de s’améliorer, jusqu’à devenir formatrice chez Pose et Détente, le centre de formation qu’elle fréquentait autrefois comme apprentie. « J’y interviens ponctuellement, pour tout ce qui est capsules américaines et beauté des pieds. » C’est d’ailleurs elle qui a entraîné sa meilleure amie dans cette aventure haute en couleur. « Ça fait un an qu’elle est avec moi et on forme un bon binôme ! »
Miss Météo malgré elle
Les talents de Nohealanie ne se limitent pas à l’onglerie. Depuis plus d’un an, elle est également un visage familier des téléspectateurs de Polynésie la 1ère, où elle présente la météo. Une aventure qu’elle n’avait pas planifiée mais qui, là encore, a commencé par un simple coup de tête. « Un jour, au cours d’une conversation avec une cliente, j’ai compris qu’elle travaillait dans l’audiovisuel. Je l’ai questionnée sur comment arriver à passer à la télévision. Je ne voulais pas forcément être Miss Météo, je voulais surtout passer à la télé. Et sur ses conseils, j’ai envoyé le soir-même mon CV à la chaîne. Ils m’ont rappelée dès le lendemain ! Le seul problème ? Je ne parlais pas tahitien. » Plutôt que de reculer face à cette barrière linguistique, Nohealanie en a fait un nouveau challenge à relever. Pendant plusieurs mois, elle hante les studios de La 1ère pour observer les enregistrements, s’imprégner, apprendre. Elle mémorise tous les termes techniques de la météo, en français et en tahitien. Elle décortique la trame d’une émission, les techniques d’interview. Et après une année d’attente, son moment arrive enfin : elle présente sa première météo, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Sa passion pour ce nouveau rôle a été instantanée, et ce qu’elle pensait être une simple expérience s’est transformée en véritable vocation : « Présenter la météo, je ne…
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