
Photo : Grégory Boissy
Natalia Louvat a toujours dansé. Depuis toute petite, dès qu’elle entend la musique, elle se lève et danse. À ses trois ans, elle intègre l’école de danse de Tamariki Poerani. À ses neuf ans, elle fait partie de la base du groupe, participant aux shows et aux spectacles dans les hôtels et aussi au Heiva i Tahiti. Et enfin, en 2022, à ses 23 ans, elle réalise son rêve en remportant le prix de la meilleure danseuse du Heiva i Tahiti.
Natalia Louvat parle ‘ori tahiti, dort ‘ori tahiti, mange ‘ori tahiti, ne pense presque qu’au ‘ori tahiti ! La danse a pris beaucoup de place dans sa vie, pas toute la place car elle sait qu’il est important de passer du temps avec les amis, la famille, son copain… mais quand elle raconte son apprentissage et ses expériences, elle raconte le ‘ori tahiti. Elle vient tout juste de réaliser son plus grand rêve : remporter le prix de la meilleure danseuse du Heiva i Tahiti. Un pāreu vert, un haut en végétal tressé, une couronne mêlant végétal et pandanus, plantée de tiare tahiti blanc et un collier végétal et tiare tahiti. Ses longs cheveux frisés lui arrivent jusqu’à la taille. Elle a un grand sourire et commence par un tīfene suscitant dès le début de sa prestation les acclamations du public. Les pas s’enchaînent, les cris et applaudissements se font plus forts.
J’y croyais forcément un peu,
mais je ne voulais pas me faire
de faux espoirs !
Même pour un spectateur non-averti, on comprend que Natalia Louvat est en train de faire un show exceptionnel. « Ma mère et mon père sont mes plus grands fans et ils ne sont pas très objectifs ! J’entendais ce que les gens disaient, mais j’ai fait abstraction. Il y a eu des critiques aussi, mais il y en a toujours, on ne peut pas plaire à tout le monde. » Entre le 7 juillet, la soirée où Tamariki Poerani est programmé, et le 13 juillet, la remise des prix, Natalia patiente… Et n’ose pas y croire, même si elle entend les échos. De nombreuses personnes parient sur elle. « J’y croyais forcément un peu, mais je ne voulais pas me faire de faux espoirs ! » Elle est allée à toutes les soirées, regardant attentivement les prestations des groupes et de leurs meilleures danseuses.
Et puis ce 13 juillet, son nom a résonné dans To’atā, le groupe Tamariki Poerani installé en tribunes s’est levé comme un seul homme, explosant en cris de joie. Natalia est allée chercher son prix en dansant. « Je n’ai pas réalisé. Ça dépasse tout ce que j’ai fait jusqu’à aujourd’hui. C’est un aboutissement, c’est beaucoup de sacrifices. J’ai eu d’autres prix, mais le Heiva ce sont les meilleures filles, la crème de la crème ! C’est le concours le plus dur que j’ai fait. On est devant un jury d’experts, c’est suivi par beaucoup de monde et 3 000 spectateurs te re-gardent. C’est une grosse pression. »
Article rédigé par Lucie Rabréaud
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