Elle est née et a grandi dans la danse. Tout a commencé avec Manahau, créé par ses parents pour elle, ses frères et sa sœur, et les amis qu’ils réussissaient à motiver pour les accompagner dans cette aventure. Aventure qui se poursuit encore aujourd’hui plus de 20 ans après… Toute une vie dans la danse dont elle a fait son métier. Marine Aruho’ia Biret ouvre sa deuxième école à Faa’a.
Une image a sans doute marqué les amateurs du Heiva i Tahiti. Nous sommes en 2014 et Marine Aruho’ia Biret traverse la scène de Toata en tīfene. Elle tient délicatement devant elle une feuille de bananier qu’elle dépose au bout de la scène « en signe d’humilité et de paix avant d’inviter les danseurs à y déposer du bois séché », raconte Taema Mahinui dans son compte rendu du spectacle publié dans la revue Matareva. Une véritable prouesse saluée par les spectateurs qui l’acclament. Le tout avec le sourire et la grâce qui la caractérise. Un pas qu’elle adore et qui semble facile pour elle… Quatre ans plus tôt, le jury du Heiva i Tahiti l’a sacrée meilleure danseuse. Un tiare tahiti à l’oreille, un collier de tiare tahiti autour du cou, un pāreu saumon serré à la taille et un haut de la même couleur, les cheveux lâchés. Une simplicité extrême qui ravira les spectateurs : « La sirène (le thème du spectacle est lié à la mer, ndlr) a su envoûter les âmes et conquérir les cœurs, sa grâce et sa beauté ont eu raison des spectateurs les plus insensibles, eux aussi tombés sous son charme », raconte Moeava Grand, toujours dans la revue Matareva. Marine Aruho’ia Biret a grandi dans la danse. Ce sont les copains qui ont poussé Jean-Marie Biret, son père, à créer un premier groupe : Te Muriāvai, après sa riche expérience de danseur chez O Tahiti e et Huriama. C’est avec ce groupe que Marine grandit. « J’ai dû commencer à danser à l’âge de 4 ans et deux ans plus tard, je faisais des solos sur scène. »
Elle suit ses parents partout, dort dans les loges, les observe se maquiller, s’habiller… « J’adorais cette excitation avant de monter sur scène, toute l’ambiance. Les répétitions de O Tahiti e se déroulaient dans l’ancienne salle Aorai Tini Hau, celles du nouveau groupe ont lieu à la maison. Mes parents m’emmenaient partout avec eux et j’adorais ça. » Ce n’est pas tellement les costumes spectaculaires qui l’attirent, « pour moi, un simple pāreu suffit, au contraire, les costumes camouflent trop », mais la danse. Elle aime le contact avec le public, comme si elle pouvait lui parler. Il y a quelques jours, elle a expliqué à une élève de son école de danse qu’elle devait lever la tête et regarder son public, parler avec lui avec ses yeux. « Si tu regardes par terre ou ailleurs, ça ne veut rien dire et personne ne va t’écouter. » Si elle regarde bien les spectateurs, elle ne peut s’empêcher de compter : petite, elle a déjà cette envie de bien faire : « On me voit compter sur les vidéos, rigole-t-elle aujourd’hui. La danse c’est très carré, tu dépends entièrement de la musique et donc il faut compter. » Elle compte toujours, mais plus discrètement ! Étant la plus jeune du groupe, elle était chouchoutée et admirée par le public, touché par cette petite fille seule sur scène. « Faire des solos était une fierté, je réussissais à vaincre ma timidité, car je me suis toujours sentie bien sur scène. Je sais que je suis à ma place. Sur scène, c’est comme si je devenais une autre personne. »
Et puis à ses 13 ans, ses parents montent Manahau pour elle, ses deux grands frères et sa petite sœur. Ils veulent une activité pour leurs quatre enfants et quoi de mieux qu’une troupe de danse pour ces deux danseurs ? Le début d’une aventure qui dure encore aujourd’hui. « Leur idée était de nous occuper, nous protéger », leur éviter d’aller traîner dans la rue, de s’ennuyer. Il faut alors tout faire : les costumes, les levées de fonds, la chorégraphie, monter les spectacles, les affiches, la publicité, vendre des gâteaux pour avoir de l’argent, vendre les tickets des spectacles… « C’était beaucoup de travail et pas toujours très marrant », reconnait Marine. Ils grandissent avec Manahau, recrutent leurs copains de classe et les parents veillent au grain en donnant un coup de main. Ils organisent des sorties culturelles, partent sur les marae, travaillent avec l’association Haururu. « C’était très riche, nous étions…
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