Elle a le sourire, envie de parler, hâte d’aller à sa salle de danse… Bref, rien ne semble avoir changer. Pourtant, Kohai est aujourd’hui malade. Un cancer du sein. Elle l’affronte avec sérénité et force. D’ailleurs, elle n’y pense même pas. Elle continue de vivre et de danser, tout en prenant le temps de guérir. Au programme : le gala de l’école Tamariki Poerani en décembre puis le Heiva des écoles et le Heiva i Tahiti ! « Je veux me rappeler que, malgré les défis, il y a encore tant de belles choses à vivre. »
Il lui a fallu un peu de temps pour accepter cette rencontre. Parler de sa maladie n’est pas une chose facile. Elle avait même pensé pendant un temps, tout garder pour elle et ne rien dire à personne. Mais kohai Batani-Gournac est une personnalité connue, gérante de l’école de danse de Tamariki Poerani, alors plutôt que de laisser les choses arriver par « radio cocotier », elle a pris les devants et a annoncé sur les réseaux sociaux qu’elle était malade. C’était le 24 juin, un long message sur Facebook : « Un jour et tout bascule. Comment l’imaginer ? Mais nous voilà. Ce dernier mois, la vie a été assez turbulente, voire accablante. Je suis passée par plusieurs étapes. Entre les examens (scanner, IRM, prise de sang, pose du cathéter, examen, scintigraphie), les rendez-vous médicaux pour trouver la meilleur stratégie pour gagner la bataille, j’ai fini par accepter ce combat. » Elle continue en écrivant qu’elle encourage chacun à prendre soin de soi et de sa santé, que parfois des événements arrivent dans la vie et on ne les comprend pas. « Nous avons le choix d’être en colère et de vivre dans la peur ou de nous tourner vers le Père céleste avec confiance. J’ai une longue route devant moi. Mais j’ai espoir, je suis optimiste et j’embrasse l’avenir. » Kohai abordait la première chimiothérapie le lendemain de ce post avec courage. « Mon combat face à la maladie commence demain Jour 1. Et je lutterai et je ressortirai grandie de cette bataille. » Elle a ensuite continué d’écrire, parlant de la danse, du Heiva i Tahiti, ce « voyage spirituel », donnant des nouvelles de son traitement et remerciant sans cesse le ciel. Cette interview, c’était aussi un moyen de montrer du courage et de pousser d’autres femmes à affronter la maladie le mieux possible.
Depuis quelques années, elle est suivie régulièrement pour des nodules au niveau de la poitrine. Une biopsie avait même été faite et les résultats étaient bénins. Mais l’année dernière, elle constate un changement. Un médecin est rassurant et l’invite à revenir six mois plus tard. Aux nouveaux examens, le gynécologue veut la voir. « D’habitude, il me donne les résultats par téléphone mais là, je devais venir. J’ai compris que ce n’était pas bon. » Il lui dit qu’elle a un cancer du sein. « Je suis restée figée. Je n’écoutais même plus ce qu’il disait. J’étais choquée. » Elle se pose plein de questions, est en colère que le diagnostic ne soit pas arrivé plus tôt, se demande pourquoi elle, puisque personne dans sa famille n’a eu cette maladie… « Il a continué de parler, me disant qu’il allait me mettre en contact avec de bons médecins, qu’il faudra suivre exactement ce qu’ils me diront de faire. » Elle fond en larmes. Et puis tout se met en place : les rendez-vous, d’autres examens médicaux, le cancérologue, le protocole, la chimiothérapie… « Pour le moment, j’ai seulement de la chimio. Il y aura peut-être une opération, mais tout dépendra de l’évolution de la maladie. » Elle hésite à annoncer cette nouvelle publiquement. « Je voulais tout garder pour moi au début. J’avais des images vraiment tristes de personnes malades, je ne voulais pas ressembler à ça, je voulais me cacher. » Mais en même temps, elle ne veut pas non plus que des rumeurs se répandent, qu’on la regarde avec pitié, que les gens l’apprennent par d’autres personnes. Alors elle fait ce post sur Facebook et…
Comments are closed