
Photo : Tevahitua – Ora Concept ©
Elle est l’une des très rares Polynésiennes à défiler pour le prêt-à-porter et la haute couture, à poser pour des marques de mode, à travailler avec les plus grands créateurs, à porter des vêtements prestigieux… Et elle reste lucide, modeste, espérant le meilleur et travaillant dur pour y arriver. Le tout avec son grand sourire et sa simplicité désarmante !
Tout a commencé là : dans le bureau d’Alberto Vivian. C’est dans ce même bureau que l’interview a lieu, profitant de ce moment pour revoir son ami et conseiller Alberto V. C’est sa mère qui, en voyant l’annonce du casting pour les candidates au concours de mannequins, organisé en même temps que la Tahiti Fashion Week, lui propose d’y participer. Elle sait que Heitiarii est attirée par ce monde, elle a suivi sa grande sœur partout lorsqu’elle était candidate pour Miss Tahiti en 2009. Une fois chez Alberto, on prend les mensurations, on discute et c’est parti, Heitiarii fera partie des candidates du concours de mannequins de la Tahiti Fashion Week 2016. Elle ne se doutait pas à ce moment-là que toute sa vie allait basculer. Car six années plus tard, c’est une jeune femme indépendante, qui a bien grandi, physiquement (elle a trois centimètres en plus !) et psychologiquement avec un mental d’acier. Il suffit de suivre son compte Instagram pour constater son succès : Luisa Spagnoli, Eli Saab, Giambattista Valli, Nina Ricci, Valentino, Alexis Mabille, Zuhair Murad… Elle défile pour les plus grands créateurs contemporains et pose pour des campagnes photo de plusieurs marques. Elle est véritablement devenue mannequin. « Il y a trois ans, j’ai eu un déclic et j’ai commencé à être plus ambitieuse, c’est devenu un métier. Je voulais vivre et étudier à Paris et mes parents n’avaient pas les moyens de payer mes études. Personne n’allait m’aider alors je me suis lancée à fond dans le mannequinat. J’étais motivée, je voulais gagner ma vie et j’ai demandé à mes agences de me donner du travail », raconte Heitiarii.
Quand elle remporte le concours de la Tahiti Fashion Week, Heitiarii part à Milan pour des essais avec l’agence de mannequins Brave Models. Ça se passe tellement bien qu’elle est rapidement engagée, mais elle revient sur Tahiti pour passer son baccalauréat, sa priorité. Une fois son diplôme en poche, elle prend une année sabbatique à Paris, elle veut se lancer. Pas de bol, nous sommes en 2020, en pleine pandémie de la Covid-19 et rien ne se passe, tout est fermé. Mais elle s’est déjà décidée : elle veut rester dans la capitale française, poursuivre ses études et, pour les financer, travailler dans le mannequinat. « Je voulais avoir un diplôme comme sécurité si le mannequinat ne marchait pas et au cas où ça ne marcherait plus du tout car tout est basé sur ton physique. Ma mère est CPE et j’aime bien son métier, je suis donc une licence administration économique et sociale et après je ferai un master dans l’éducation avant de tenter le concours de CPE. » Mais tout dépendra des opportunités car si elle peut faire une grosse campagne publicité ou devenir l’égérie d’une marque ou mieux encore d’un parfum, elle saisira bien évidemment sa chance. Ce succès n’est pas son rêve, même si évidemment ça lui donne envie, elle reste lucide, sait que peu sont choisies. Son métier est peut-être basé sur le physique, mais c’est son mental que Heitiarii travaille. Suivant une discipline de fer, toujours souriante et avenante, gardant sa gentillesse bien ancrée dans son cœur de Polynésienne, et prenant du recul sur son métier, surtout quand elle reste sur la touche…
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