
Photo : Tevahitua Brothers ©
Elle a été élue début juin à la tête de cette organisation non gouvernementale qui gère notamment le centre d’accueil d’urgence Pu no te hau. C’est le résultat d’une longue expérience dans l’éducation et d’un engagement associatif de plusieurs années. Présidente de l’association Te Vahine Porinetia, elle a toujours lutté pour l’émancipation des femmes. Elle va continuer le combat avec le Conseil des femmes, en gardant toujours le sourire et sa confiance en la vie.
Chaque année, l’Union des femmes francophones d’Océanie met en avant huit Polynésiennes « qui se démarquent par leur engagement, leur réussite, leur rayonnement et leurs initiatives dans des domaines divers ». Des femmes inspirantes, qui contribuent à valoriser la femme polynésienne dans le développement culturel, social et économique du fenua, et à promouvoir les droits des femmes dans la réalité. Et cette année, Aline Flore a fait partie des récipiendaires. « On est venu me voir et on m’a dit : “Je vais te poser quelques questions, ne te dérobe pas !” C’est vrai que j’évite qu’on parle de moi ! » Mais voilà, la cause des femmes, celle qui lui tient à cœur depuis toutes ces années, est plus forte et s’il faut promouvoir la prochaine action du Conseil des femmes à travers elle, alors elle se prête au jeu. Ce n’est pas facile de parler de soi quand on a toujours travaillé dans l’ombre… Mais le 6 juin, elle passe sur le devant de la scène en étant élue présidente de l’ONG à la place de Chantal Galenon, devenue ministre dans le gouvernement Brotherson. Elle ne se souvenait plus de cette date et a dû regarder dans son agenda pour la retrouver. Particulièrement chargé ! « Oui, il y a plein de gribouillages. » Par humilité elle parle de « gribouillages », mais il s’agit plutôt de listes, de rendez-vous, de personnes à appeler, de réunions… L’agenda d’une retraitée engagée !
Depuis quelques années déjà, alors qu’elle est vice-présidente de l’ONG Conseil des femmes, Chantal Galenon la sollicite pour prendre sa place : « Cela faisait longtemps qu’elle voulait laisser la présidence, mais je lui demandais de rester pour terminer le dossier de l’extension du centre Pu no te hau (centre d’accueil d’urgence pour femmes et enfants en insécurité chez eux, qui est géré par le Conseil des femmes, ndlr). Je lui disais qu’on était là, qu’on allait la soutenir. Mais quand elle a été nommée au gouvernement, elle n’a plus eu le choix. » Et Aline Flore non plus. Elle qui avait peur de « ne pas être à la hauteur » doit prendre la tête de l’ONG et finir les projets. Depuis qu’elle a été nommée, sa vie se trouve bousculée, mais elle avoue, avec un petit sourire, aimer aussi toute cette agitation et elle sait dire stop quand il faut qu’elle se repose, prenne du recul et parte se ressourcer à Huahine, là où elle est née. L’aînée de six enfants a grandi dans la culture polynésienne. On parle hakka à la maison, mais dans le village, avec les voisins, c’est le tahitien « ma langue maternelle ». Et puis ses parents viennent s’installer à Tahiti, à la recherche d’une vie meilleure et surtout d’une scolarité plus poussée pour leurs enfants. Après son brevet élémentaire, elle commence à…
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