Vahaeinui Doom, alias Vashee, a grandi à Tubuai, bercé par la mer et les séries animées du Club Dorothée des années 1980. C’est là-bas qu’il apprend à nager, à faire du vélo, où il a tous ses amis… Un monde dans lequel il peut s’échapper et puiser l’inspiration de ses œuvres.
Tubuai… Le froid des Australes, la mer, les copains, les routes sans voiture ou presque ! Un monde à part dans lequel Vahaeinui grandit et s’évade toutes les vacances scolaires, chez ses grands-parents. C’est là-bas qu’il prend goût au dessin, grâce au Club Dorothée. « Nous étions limités à une seule chaîne et suivre la série était compliquée, on loupait régulièrement des épisodes. » Mais ces ratés sont comblés par l’imagination florissante de l’enfance. Les Chevaliers du Zodiak, Dragon Ball Z… il se nourrit de cette culture populaire pour dessiner, encouragé par sa mère qui possède elle-même « un bon coup de crayon ». Avec du papier calque, il reproduit ses personnages préférés. « C’était un peu maladif ! Je dessinais tout le temps. Étant loin de tout dans les îles, regarder des films d’action et des séries animées étaient aussi une façon de se rattacher au monde. » Même si sa mère regrette que ses dessins portent exclusivement sur des héros violents et agressifs, rigole-t-il. Une fois ses études terminées, il doit rapidement travailler et met le dessin de côté. C’est un stage dans une entreprise de graphisme qui réveille sa fibre artistique. Le directeur lui propose de concevoir le graphisme d’un jeu pour enfants : « Ça m’a boosté, d’autant que le jeu de plateau a été commercialisé. » Une fierté pour lui qui pensait laisser ses talents de côté.
Commence alors sa carrière d’illustrateur. Un premier projet pour l’ancien CRDP (le Centre de recherche et de documentation pédagogique fait désormais partie de la DGEE, ndlr) sur l’illustration d’une légende marquisienne le laisse tout de même insatisfait. « Les dessins étaient trop stylés manga pour raconter la culture polynésienne. Je m’étais nourri de la culture occidentale en laissant de côté la culture polynésienne. » Il décide donc…
Comments are closed