Plus jeune, il ne se voyait pas du tout faire comme son père. La sculpture ? Très peu pour lui. Physiquement trop dur, financièrement trop instable. Bref, non merci ! Mais après sa propre expérience professionnelle, quelque chose le titillait… Comme une envie de sculpter ! Et il s’est lancé, il travaille aujourd’hui auprès de son père, dans l’atelier au fond de la vallée de Orofero, à Paea.
Il a toujours vu son père sculpter. D’abord le bois et puis la pierre, quand la famille a quitté le bord de mer de Bora Bora pour le fond de la vallée de Orofero, à Paea. Le petit garçon qu’il est alors observe cet artiste connu, Claude Morlot, passer son temps avec les grosses machines et des cailloux durs et lourds. « J’ai baigné dedans, mais je n’avais vraiment pas envie de m’y mettre. » Et ce n’est pas faute de l’avoir encouragé à prendre les outils. Dès ses 6 ans, un maillet et un burin et il enlève l’écorce des bûches avant qu’elles passent dans les mains paternelles pour devenir des œuvres d’art. « C’était sympa ces moments partagés avec mon père. Je l’aidais pour ses œuvres, je savais que c’était important. » Quand sa mère décède brutalement, la famille part s’installer à Tahiti et c’est la découverte du monde minéral. Après les plages, le lagon et le récif, Teiri découvre la rivière, la montagne et la vallée. Mais c’est un ado et cette vie loin de tout, sans le confort moderne, lui pèse. « Je n’avais qu’un objectif en tête : partir de là-bas, trouver un travail, faire ma vie. » Il se souvient du débitage d’une pierre. « J’étais dégoûté. Il fallait y aller avec une grosse meule à diamant, une demi-heure et j’étais raide. Je n’avais même plus la force de soulever une bouteille d’eau. » Devenir sculpteur comme son père ? Certainement pas !
Il passe son bac, option marketing, commerce, et commence tout de suite à travailler. Six mois avec un négociant en perles, puis il se met à son compte et fabrique des bijoux. Un collègue lui avait un peu montré, il s’est lancé. Il apprend…
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