Après avoir travaillé comme danseur dans un parc en Espagne puis comme vendeur dans une boutique en ville, Teihotua a fini par exaucer le souhait de son père et le rejoindre dans son entreprise. Il est désormais guide chez Tahiti Discovery, une place qui lui correspond complètement.
Quand il parle de lui, il parle d’abord de la danse. Du petit garçon qu’il était et qui avait tout le temps envie de danser. Si bien que son tonton, qui mène le groupe, l’écarte parfois : « “Sors de là, c’est pas à toi !” qu’il me disait », raconte en rigolant Teihotua. Dès qu’il entend le son des percussions polynésiennes, il a des fourmis dans les jambes, il faut qu’il se lève et qu’il danse ! « Ça bouillonnait ! » Dès ses 10 ou 11 ans, il intègre la troupe de son parrain, du quartier de Papeno’o où il a grandi, pour faire les spectacles dans les hôtels et sur les paquebots. La connexion, le partage avec le public et puis il a ça « dans le sang ». « Mes parents dansaient, j’ai des oncles musiciens, des cousins danseurs, j’ai baigné dedans. La danse, c’est 99 % de ma vie. » À l’âge de 17 ans, il intègre O Tahiti E pour présenter un spectacle et ne quittera plus les grands groupes : « Nous faisions les shows pour les touristes et ça me faisait de l’argent de poche. Quand je n’étais pas programmé sur une soirée, j’appelais les copains, si jamais l’un d’eux ne voulait pas y aller, j’étais prêt à prendre sa place ! » Jamais il n’a le trac ou la moindre appréhension. Une fois sur scène, il oublie tout et est « à 100 % dedans ».
Il ne prendra jamais de cours de danse, mais participera aux Heiva i Tahiti avec les plus renommés : O Tahiti E, Hitireva, Ori Tahiti, Manohiva, Toakura… Avec chaque fois la même envie : être repéré par les chefs de groupe et être positionné sur les premières lignes. Il sera également primé dans plusieurs concours. « Même quand tu es un grand danseur, tu n’as jamais fini d’apprendre et de faire partie de plusieurs troupes m’a permis d’apprendre beaucoup. Chaque chef a son style, sa vision, son caractère. C’est à chaque fois différent. Et je cherche toujours à être parmi les meilleurs ! » Se démarquer… Comme ces tatouages encrés sur son corps. « Je me suis cherché à travers le tatouage, c’était une quête d’identité. » Petit, on se moque de lui, sa couleur de peau, trop blanche pour certains, attire les insultes. À ses 18 ans, il commence un…
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