Dans la rue, c’est ainsi que certains l’appellent : Aloha. Et ça lui va tellement bien, lui qui rigole tout le temps, qui déborde de gentillesse. Cette boutique, c’est une histoire de famille et aussi un morceau de l’histoire de Tahiti. Parmi les vêtements de marques européennes, on trouve les créations de Patrick, Aloha born in Tahiti. Cet amoureux de la mode a su rester tendance.
Passé
Mon grand-père était le fondateur de la boutique Hawaii. C’est un modèle pour moi. C’était un travailleur acharné. Il a été le précurseur de la création des pāreu dans les années 1950, c’est lui qui a créé le motif de l’hibiscus. Il s’occupait de nous et je le vois encore avec ces marqueurs faire ses motifs sur du papier kraft. J’ai été le témoin d’un processus de création. C’était magique ! Ma mère a aussi beaucoup compté car elle était couturière et de retour de ses études en France, elle a ouvert la boutique Aloha avec mon père. Nous étions en 1967. Elle faisait de la couture et vendait les pāreu de mon grand-père. La boutique était rue Paul-Gauguin à cette époque. J’ai aussi été le témoin des créations des robes de ma mère. Je revois encore des clientes qui m’ont connu tout petit, elles me taquinent et me demandent quand je vais aller à la retraite ! Aujourd’hui, je m’occupe de leurs enfants et petits-enfants, plusieurs générations. J’ai grandi là-dedans et je ne sais pas faire autre chose ! Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai car j’ai fait des études de commerce et de droit mais mes stages, je les ai faits dans le secteur de la mode. Il y a de la magie dans la mode. Ma mère importait des vêtements aussi, la mode de Saint-Tropez, Brigitte Bardot. Puis quand je suis rentré de France, j’ai repris la boutique. J’avais beaucoup aimé Paris, mais j’avais la nostalgie des îles. J’ai fait venir du Gauthier, Kenzo, Armani, Versace. Il y avait beaucoup de marques italiennes.
Inspiration
Elle vient de deux choses : des robes que j’ai vues chez Marie Ah You. C’est elle qui a proposé à ma mère de lui ouvrir une boutique dans le même bloc d’immeuble à Papeete. Je lui en serai toujours reconnaissant. Mon inspiration vient aussi…
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