Coréalisateur du film Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises, un des protagonistes de Motu Haka sur le renouveau culturel marquisien, le jeune homme est devenu un expert de la culture marquisienne. D’ailleurs, c’est lui qui présidera l’organisation du Festival des arts marquisiens qui doit se dérouler à Nuku Hiva à la fin de l’année. C’est une longue introspection qui l’a mené sur ce chemin…
Une voix grave raconte en marquisien : « “Patutiki” signifie “graver tiki”. Il est composé de plusieurs centaines de symboles, imposants et raffinés, qui recouvrent entièrement les corps. » Le documentaire Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises, a été primé deux fois par le public au Festival international du film océanien (Fifo), en 2019 et en 2023. C’est une longue histoire qui y est racontée : celle des Marquises, celle du patutiki, unique par sa richesse graphique, ses motifs et leur portée symbolique. Mais c’est aussi celle de Heretu Tetahiotupa, le coréalisateur, qui fait aboutir un de ses rêves, promouvoir les Marquises et la communauté marquisienne et se réapproprier sa culture. Il a grandi à Nuku Hiva, rêvant de s’échapper. « Avec la télévision, je voyais ce qui se passait ailleurs. J’écoutais Jimmy Hendrix, Pink Floyd, j’étais fan de cette culture underground. Je rêvais d’ailleurs et pour moi, l’océan était une limite. » Il hésite, il sourit. Oui, c’était bien ce qu’il pensait à l’époque. L’écart est grand avec son état d’esprit aujourd’hui. Alors il part en Europe, ce sera la France, Strasbourg, pendant un an où il étudie la musicologie. « Je suis allé à des concerts, des expositions, j’ai appris à utiliser l’ordinateur pour faire de la musique électronique. Mais j’étais en décalage avec l’humeur des gens, le climat. C’était physiologique, j’ai eu un profond mal-être. » Ce n’est donc pas ça. Il rentre. C’est un échec, une désillusion.
Il s’installe à Tahiti où il va suivre des études de physique-chimie à l’université et faire de la musique avec les copains. Et pendant ce temps, « les Marquises l’appellent », comme il dit. « L’image du tiki m’intrigue, elle me revient sans cesse en tête, je me mets à dessiner. » Il s’oriente vers…
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