Grégory Voisin, P-dg et toxicologue, a créé et dirige la startup Toxi Plan®, basée à Toulouse. De Tautira à l’entrepreneuriat… histoire d’un parcours qui ne fait que commencer.
En quoi consiste ton travail et celui de l’entreprise Toxi Plan® ?
Je dirige et développe la startup que j’ai créée il y a cinq ans, Toxi Plan®. Dans mon quotidien, je travaille à la fois comme chef d’orchestre et producteur sur la génération d’offres technico-commerciales, le développement d’un nouveau marché, la lecture de contrats juridiques, l’extension d’un brevet, l’approbation de rapports scientifiques, la gestion de projets, la création de supports de communication et marketing, le service client, le management de l’équipe, etc. Bref, je suis multitâche ! Toxi Plan® est une entreprise de prestations de services en (éco)toxicologie dans plusieurs secteurs d’activité (cosmétiques, dispositifs médicaux, médicaments, détergents, compléments alimentaires, etc.). Notre rôle est de vérifier que les produits finis, fabriqués et mis sur le marché par les entreprises, ne soient pas toxiques pour la santé humaine et l’environnement. Nous sommes en quelque sorte les protecteurs des populations et de la biodiversité. Aujourd’hui, nous accompagnons plus de 175 entreprises à travers 28 pays et notamment deux entreprises du fenua (Eco Fare et AZJ Medical Labo), et nous espérons voir plus d’entreprises du fenua faire appel à nos services.
Comment passe-t-on de la presqu’île de Tahiti à la création d’une entreprise en France ?
Tautira est mon village et j’y ai grandi à côté de la mairie. Je passais tout mon temps à la mer à pêcher, ramer et plonger pour observer la biodiversité marine. Je me rappelle encore vouloir devenir pêcheur professionnel. À la fin du lycée, à La Mennais, deux options s’offraient à moi : l’armée ou faire des études de médecine pour être chirurgien esthétique. Finalement, les épreuves de la vie m’ont conduit à devenir chimiste de Centrale et Polytech Lyon en 2012 puis, (éco)toxicologue de l’école vétérinaire et l’université de Toulouse en 2015. La passion de l’entrepreneuriat est venue à l’âge de 20 ans en métropole, puis elle s’est confirmée à 24 ans après un stage révélateur à Alaxia (une biotech lyonnaise) en 2012, à la suite duquel je me suis lancé dans l’aventure entrepreneuriale. J’ai travaillé pendant deux ans sur la conception d’un emballage biodégradable et compostable pour les produits finis cosmétiques. Puis je me suis replongé dans l’entrepreneuriat en 2016 (à 28 ans) pour développer un principe actif pour lutter contre les maladies infectieuses. J’ai ensuite intégré deux grands groupes cosmétiques et pharmaceutiques, mais finalement l’entrepreneuriat me manquait trop et j’ai fini par quitter mon poste de directeur des opérations pour créer Toxi Plan® la même année.
Quelles ont été les difficultés tout au long de ce parcours ?
Elles ont été innombrables pour un tamari’i no Tautira comme moi ! Se loger, le froid, la grisaille, le manque de la famille et du pays, sont les premières étapes les plus dures à franchir pour un jeune polynésien qui débarque en métropole. Ensuite, il a fallu se mettre à niveau pour passer les années universitaires jusqu’à être diplômé. Le plus frustrant et décourageant était de voir que le travail assidu et acharné permettait tout juste de passer à l’année supérieure. Avec le recul, je me dis que…
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