Décorateur d’intérieur exubérant et passionné, Christian Collot est né et a grandi en France, avec la Polynésie nichée au fond du cœur. Aujourd’hui reconnu par les professionnels et admiré pour son travail, il souhaite rentrer au fenua et répondre à l’appel qu’il entend au fond de lui.
Peux-tu raconter ton parcours ? De Tahiti à la France…
Mon parcours est plutôt inversé : je suis né et ai toujours vécu en France et j’ai l’envie et le besoin de venir m’installer en Polynésie. Mon père a rencontré ma mère, originaire de Napuka dans les Tuamotu, pendant son service militaire. J’étais un enfant timide, rêveur, comique avec beaucoup de sensibilité, à la recherche du beau. Je suis un chasseur de beauté et je suis fasciné par tout ce qui se rapproche de près ou de loin à la transformation. J’avais malgré tout de gros problèmes de concentration à l’école et je sélectionnais mes matières comme l’art, la musique….
Tu as commencé par travailler dans la mode, que faisais-tu exactement ?
Il y a une expression Française qui dit « l’habit ne fais pas le moine ». C’est un mensonge ! J’ai fait un BEP vente action marchande. J’ai adoré, je me suis tout de suite senti à l’aise dans ce milieu qui au-delà d’apprendre la mode et aussi le métier du commerce, m’a appris à m’exprimer et à me sentir à l’aise en société. J’ai même pris conscience au bout du compte que la vie c’est du théâtre, et quand on sort de chez soi, on rentre en scène ! J’ai donc eu la chance de travailler dans plusieurs boutique de vêtements et je pensais faire ça toute ma vie.
Comment es-tu devenu décorateur ?
Complètement par hasard. Je travaillais sur une plage privée à l’époque (entre la mode et la décoration, j’ai travaillé dans la restauration haut de gamme). En voyageant à Bali, je me suis rendu compte qu’ils étaient capable de faire de la déco incroyable avec trois fois rien. Alors je me suis dit tiens, je vais faire ça pour voir.
Si tu devais décrire le métier de décorateur d’intérieur, que dirais-tu ?
Le métier de décorateur est passionnant et magique aussi. Je n’avais jamais imaginé devenir décorateur un jour. Comme quoi la vie est pleine de surprises ! J’ai décidé de me lancer comme ça, sans aucun diplôme ni formation dans ce domaine. Ça semblait être une évidence pour tout le monde alors ma foi… Allons-y, je n’avais rien à perdre. J’avais alors presque 40 ans et j’étais enfin prêt à lancer ma boite et à prendre des risques (j’avais toujours peur de l’échec auparavant). C’est un métier de plaisir et de magie qui rend les choses et la vie plus belle.
Peux-tu donner des exemples de lieux que tu as décoré ?
J’ai commencé par une plage privée (sur laquelle je travaillais, mais pas en temps que décorateur), ce fut mon patient zéro. Puis tout s’est enchaîné à une allure folle, je n’ai pas compris ! J’ai réalisé un hôtel Relais et Châteaux cinq étoiles, l’hôtel Richer de Belleval à Montpellier. Un autre cinq étoiles à la Grande Motte (dans le sud de la France), un restaurant gastronomique à Hô Chi Minh-Ville au Vietnam. Je travaille actuellement sur un riad à Marrakech, je viens de signer avec un restaurant gastronomique français installé à Tokyo, au Japon, et je vais bientôt m’occuper d’un hôtel aux États-Unis. Je ne peux pas tout mettre, la liste serait trop longue… Je pense avoir…
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