Il est le premier physicien médical polynésien. Revenu au fenua en 2008, il a monté le service de radiothérapie du Taaone où il dirige aujourd’hui une équipe de six personnes. Un travail de pointe où l’erreur est impossible.
Bruno Tchong Len aime que les choses soient bien faites. Il vise l’excellence et progresser fait partie de sa vie. Quand son père décède d’une leucémie, il a 8 ans. Sa mère, couturière, va travailler « 60 à 70 heures par semaine » pour les élever, son frère et lui, et les pousser vers la réussite. Quand Bruno obtient son bac, c’est son grand-père maternel qui décède à son tour d’un cancer. Marqué par ces décès, il va s’orienter tout doucement vers la santé. D’abord les sciences, qu’il aime particulièrement, puis la physique médicale qui mélange ces trois univers : les maths, la physique appliquée et la santé. Après un premier master en imagerie médicale et un second en physique médicale, il est embauché pour monter un service de radiothérapie en France. « L’expérience était très difficile. J’étais seul, il faut un mental d’acier. Je devais faire tous les choix, les machines, le calibrage, l’étalonnage. S’il y a des accidents, nous sommes responsables et on risque la prison. Ça forge le caractère. » En 2008, on lui propose de revenir au fenua pour monter le service de radiothérapie du nouvel hôpital du Taaone. « Étais-je conscient des difficultés et des enjeux ? Oui et non, sourit-il. Je l’avais déjà fait en France donc j’allais simplement le refaire. » Avec ce mantra qui le guide : « Aider mon prochain est ma force et me pousse vers le progrès ».
Il gère donc le choix des machines, leur calibrage, participe également à la conception des locaux et au recrutement d’une équipe. Il repère de jeunes talents polynésiens qu’il encourage dans leurs études pour ensuite les faire revenir au fenua. Aujourd’hui, le service comprend six personnes. « Nous sommes des professionnels de santé qui garantissons la dose de rayon délivrée au patient. C’est principalement la radiothérapie, mais également au scanner ou au bloc, quand on doit faire des radios. » Le médecin fait les prescriptions et les physiciens garantissent le suivi de cette prescription. Ils font la dosimétrie, aussi appelée « la balistique » car …
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