Il n’a pas été spécialement encouragé ou soutenu dans ses études comme on pourrait le croire à la profession prestigieuse qu’il exerce aujourd’hui. Violence, foyer d’accueil, alcool… Une enfance difficile qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui : il travaille sur sa thèse tout en dirigeant le service archéologie de la Direction de la culture et du patrimoine.
La réussite prend parfois des chemins inattendus… Le parcours de Anatauarii Tamarii en est un exemple. Lauréat au concours de la fonction publique, il dirige aujourd’hui le service archéologie de la Direction de la culture et du patrimoine, après avoir exercé comme technicien archéologue, et prépare sa thèse sur les tohua, des sites cérémoniels publics anciens des Marquises. « Au-delà de la fonction de ces sites, je souhaite questionner les pratiques qui pouvaient s’y organiser. Ils sont uniques en Polynésie. Les me’ae étaient dédiés aux pratiques religieuses alors que les tohua concernaient la politique. Je m’interroge sur cette dichotomie et ce que ça signifie pour l’organisation d’une société. » Il a toujours su qu’il voulait devenir archéologue. Né à Tahiti, il a grandi entre Punaauia et Tautira, mais lors de vacances aux Marquises avec son père, la vallée de Hatiheu plante en lui l’amour des pierres et des sites anciens. Il y est encouragé par Yvonne Katupa, sa grand-tante et un des piliers de l’éveil marquisien, chez qui ils vivent quand ils sont aux Marquises. « Elle me faisait comprendre qu’il fallait que ce soit des enfants du Pays qui s’occupent de l’archéologie et qu’on avait les possibilités d’y arriver. Mais je n’ai pas toujours été encouragé dans cette voie car c’était un métier inconnu. Aujourd’hui encore, nous sommes seulement quatre ou cinq archéologues polynésiens. »
Et puis à la maison, ce n’est pas simple… Il a d’abord vécu au Vanuatu, en Nouvelle-Calédonie puis à Wallis et Futuna, sa première langue est le bichlamar, puis le wallisien et enfin le tahitien quand il arrive à Tautira où il grandit dans la culture avec sa famille fa’a’amu qui danse, rame. Avec ses parents, c’est plus compliqué. Il passe dans deux foyers d’accueil, est laissé souvent seul… Mais il voit ses amis dont les parents sont présents, surveillent les devoirs, s’occupent de les emmener à l’école et c’est ce qu’il veut. « Avec mes copains du quartier, on a fait des bêtises et j’aurai pu tomber de l’autre côté, mais mes fréquentations m’ont donné le goût d’une vie stable. » Après cette enfance agitée par la violence, les excès, l’alcool, il parvient à obtenir une bourse pour continuer ses études en France, bien décidé à devenir archéologue comme il l’a toujours voulu. « En première année de licence, nous sommes…
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