Leurs vrais noms : Teata et Marceline Oito, mais tout le monde les appelle Capo et Madame Capo. Leur maison entourée par un prolifique jardin se trouve au fond d’une petite route en terre à Moorea, à droite après avoir passé le pont enjambant une rivière. Un petit coin de paradis dans lequel tout pousse ! C’est aussi là que naissent de nouvelles variétés d’hibiscus, leur spécialité. C’est Teata, Capo, qui raconte…
«Mon surnom me vient de mon entrée au collège ! Je suis arrivé en sixième avec une belle chemise manches longues qui avait des épaulettes et un sac à dos. On m’a tout de suite appelé “Caporal”. Et puis au fil des années, Caporal étant un peu trop long, c’est devenu Capo ! J’ai 67 ans et je suis toujours appelé ainsi. Je me suis occupé des jeunes au sein de l’Église protestante, j’ai présidé un club de football pendant huit ans et avec mon métier d’horticulteur fleuriste, tout le monde me connait à Moorea sous ce nom. J’ai fait partie de la première promotion du brevet d’étude agricole, lancée en 1973 au lycée de Moorea. Je voulais être guide touristique pour parler anglais et pour faire connaitre l’île au monde entier, mais le lycée agricole était plus abordable pour ma famille. C’était quelque chose qui me plaisait aussi car j’ai grandi avec mes grands-parents adoptifs dans leur fa’a’apu. Ils vivaient des produits de la terre. Ils n’étaient pas riches, mais avaient cette expérience de la terre. Le fenua a une signification très forte. Elle te donne tout : de l’eau, à manger… Même si tu n’as rien, grâce à elle, tu peux vivre. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé pendant un an chez un fleuriste. Je me suis dit : pourquoi pas moi ? Je suis rentré à Moorea et je me suis lancé dans l’horticulture et voilà !
Avec ma femme, nous créons des variétés d’hibiscus en faisant des hybridations. L’hibiscus est une fleur qui n’est pas à la portée de tout le monde… Ça n’a pas été facile, mais avec le temps j’ai réussi à construire tout ce que j’ai aujourd’hui.
Comme tous les métiers, les débuts sont compliqués. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il y a eu des étapes, mais quand on aime ce travail, ça marche ! J’achète parfois des boutures pour sauvegarder des variétés. Regarde les anciennes photos de la Polynésie, les femmes ont toujours une fleur à l’oreille et c’est un hibiscus. Cette fleur sur leurs longs cheveux noirs : ça double leur beauté ! Il existe aussi…
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