Elle travaille la nacre avec délicatesse et précision pour en faire de la dentelle ou dessine dans le style Neon Art des portraits de lumière. Le syndrome de la page blanche la guette, mais quand l’inspiration est là, c’est une réussite.
En ce moment, elle est en panne d’inspiration. Elle le dit dans un sourire et un soupir. C’est comme ça et elle l’accepte. Elle est sans doute un peu dure avec elle-même et ce qu’elle produit ne la satisfait pas, l’empêchant d’aller jusqu’au bout. Pourtant, quand on voit ses œuvres, c’est épatant de finesse et de maîtrise. Des nacres qu’elle transforme en dentelle, des dessins où elle semble peindre avec de la lumière… « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, rigole-t-elle. C’est beaucoup d’heures de travail mais pour moi, ce n’est pas vraiment du travail, c’est du plaisir. » Étrange tant de délicatesse quand on sait qu’elle travaille avec du métal ou du hard rock dans les oreilles, Kim Dracula, Rammstein ou System of a Down par exemple. « J’écoute de tout, ça m’aide à créer. Je mets la musique et je me fais des scènes dans ma tête. » Elle a toujours aimé dessiner, c’est la création en Arts Plastiques qu’elle préférait parmi toutes les matières. Les mangas notamment. Et puis les rencontres ont ouvert son horizon. Même si c’est dans sa bulle qu’elle aime se retrouver pour laisser aller son imagination et se couper de la réalité. « Le monde extérieur me fatigue, j’aime rêver ! »
Après son bac STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués), elle rentre au Centre des métiers d’art (CMA) et choisit l’option gravure. « C’est ce qui se rapprochait le plus du dessin, on peut reporter ses idées sur n’importe quelle matière. » À la sortie du CMA, elle commence à exposer. Avec l’école et avec un collectif que des anciens étudiants, avec elle, ont créé. En 2020, elle participe à l’exposition du Musée de Tahiti et des îles, Fa’aiho ta’u tufa’a, où elle propose une réinterprétation d’un pectoral de chef. Deux nacres sont rassemblées : l’une blanche, symbolisant le jour (ao), et l’autre noire, symbolisant la nuit (pō) ; représentant deux mondes aussi : celui des hommes et celui des dieux. Pour l’exposition Huri, elle propose des nacres en collier. « Cette exposition a été…
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