Les temps anciens de la Polynésie française la fascinent. Entre les livres, les vieilles photos, les histoires des matahiapo avec qui elle aime discuter, des images arrivent. Elle les révèle sur la toile comme des souvenirs à jamais imprimés.
Une pirogue double dont on devine les coutures, un rassemblement sous les étoiles où tous sont couronnés de végétaux, les anciens parcs à poissons comme on peut encore les voir à Huahine, une rizière dominée par la montagne… Des images que Kamea trouve dans les livres, les vieilles photos ou les échanges qu’elle a avec les anciens qu’elle croise sur sa route. L’ancienne Polynésie la fascine. « Je suis passionnée par l’histoire et par la vie d’avant. J’aime imaginer comment les gens vivaient, se déplaçaient. Pas de voiture, pas de route… Ils connaissaient bien la nature, savaient lire les cycles lunaires ou le ciel qui était une véritable carte pour eux. Quand telle plante éclot, on peut manger tel poisson, la houle du nord arrive avec les premières taina… C’est un temps que j’aurais aimé connaitre. » Et c’est sur sa toile qu’elle le fait revivre, nostalgique d’une période qu’elle n’a pourtant pas connue. Elle trouve ses idées dans les livres des navigateurs, mais aussi dans les souvenirs, ainsi que ceux de leurs parents, que les personnes âgées aiment lui raconter. Quand elle voit les vieilles photos, elle s’amuse à imaginer ce qu’on ne voit pas, ce qu’il pouvait bien y avoir dans ces angles morts.
Depuis toute petite, elle peint et dessine. Son grand-père, seul artiste de la famille, qui aimait sculpter pendant son temps libre et qui a fait quelques expositions, l’a toujours encouragée…
Comments are closed