D’abord le matériel : un sécateur, des ciseaux, du pae’ore, du ruban cadeau, des aiguilles, une agrafeuse, du raphia. Ensuite les matières premières : des végétaux et des fleurs. Et c’est parti, il suffit de suivre les indications, d’avoir un peu d’imagination et vous pourrez vous parer d’une magnifique couronne. La plus belle des parures.
Comme on commence par la photo, Tiarenui Ebb s’apprête et demande à son compagnon d’aller lui chercher une fleur. « Rouge », précise-t-elle, mais le voilà avec des fleurs orangées dans les mains. « Il faut que tu descendes la route et dans la haie plus loin sur la gauche, il y a des hibiscus. » En passionnée des fleurs, elle sait où elles sont, les repère presque malgré elle. « Toute ma vie j’ai fait des couronnes, j’ai une passion pour les fleurs et l’ornement fleuri. » Et un jour, elle veut partager tout ça. L’idée du livre, Te Hei upo’o nō Tahiti, lui est venue en 2017. Elle ne voit plus autant de têtes couronnées qu’avant… les couronnes de fleurs disparaissent petit à petit pour ne se montrer qu’aux fêtes et aux événements. « Avant, la couronne était là tout le temps, j’allais à la plage avec une couronne de fleurs ! » Cet ornement était le quotidien. Tiarenui a grandi à Pirae, dans une famille venue de Raiatea. « La couronne de fleurs est vraiment une tradition de chez nous, de Tahiti, c’est quelque chose qui nous appartient. Et l’amour des fleurs me donne envie de les voir encore partout. J’ai surtout peur que ça disparaisse, peur qu’elle ne soit plus reliée qu’aux danses ou aux fêtes. Si on ne fait plus que des couronnes occasionnellement, elles vont devenir folkloriques. » Même si elle sait bien que c’est une évolution qui la dépasse, elle souhaitait arrêter le temps et raconter cette tradition.
« Fleurir notre tête fait partie des gestes coutumiers. (…) En Polynésie, les fleurs sont reliées à la joie de vivre, à l’amour et à la beauté. Réaliser ma première couronne a été pour moi une grande fierté », écrit-elle dans son livre. C’est avec sa grande sœur et sa cousine qu’elle apprend. « Je les voyais faire et je devais les aider à choisir les fleurs, porter les végétaux. J’essayais de faire comme elles, par mimétisme et un peu toute seule. » Certaines sont simples et faciles, une aiguille et un ruban suffisent, d’ailleurs elle a toujours…
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