Hotu, Lune à l’autre… C’est le nom de l’exposition à quatre mains de Miriama Bono et Hinatea Colombani. On connait la première comme ancienne directrice du Musée de Tahiti et des îles et actuelle présidente de l’Afifo (organisateur du Fifo) et la seconde comme la fondatrice du Centre culturel ‘Arioi, mais toutes deux sont également des artistes. Et dès leur première rencontre, ça a fait boum !
C’est leur matinée. Ces quelques heures préservées par semaine pour être ensemble, essayer, peindre, s’amuser, tester des teintures végétales et papoter bien sûr. De tout de rien, de la culture, d’art, de bêtises. C’est au Centre culturel ‘Arioi que ces rendez-vous ont lieu. Moe Meder, compagnon de Hinatea, s’occupe de gérer les visiteurs ou le téléphone qui sonne, pour les laisser se concentrer dans leur bulle de bonheur. Car il s’agit bien d’une petite bulle de bonheur qu’elles se sont construite ici, entourées de livres, de tableaux, de dessins, de tapa, de pots remplis de différentes couleurs. « Regarde là c’est le noni, c’est redevenu orange alors que sur le bleu, il reste mauve… On fait de la chimie en fait ! Regarde, c’est en train de virer », s’enthousiasme Miriama sous les yeux de Hinatea qui tout de suite pense au prochain pigment naturel : « Il faudra tester le re’a tahiti. » Depuis le mois de décembre, elles préparent leur exposition : Hotu, Lune à l’autre. Mais il faut remonter quelques années en arrière pour connaitre le début de l’histoire. « Je dirigeais le Musée de Tahiti et des îles et je cherchais à mettre en place des ateliers culturels. Je suis tombée sur un article parlant de Hinatea, je l’ai donc invitée à venir au musée pour qu’on discute. » « Ça a fait boum ! », raconte Hinatea les yeux brillants.
Même tempérament, même folie, même attachement à la culture et surtout même envie de créer et de partager. Et puis elles se trouvent une histoire commune : « Nous ne sommes pas issues de famille connue dans la culture et nous avons donc dû tout apprendre sans cette assise. » Rendre la culture accessible à tous est leur objectif. Depuis 2008, Miriama expose ses œuvres et elle aime particulièrement le dialogue avec d’autres artistes. Avec ses expérimentations autour du tapa, Hinatea commence à se faire un nom et est invitée à la Biennale de Sydney (9 mars au 10 juin 2024). « En voyant tout ce qu’elle faisait, ses teintures, ses expérimentations, je l’ai invitée à exposer avec moi », explique Miriama. L’occasion pour Hinatea de faire sortir le tapa du cadre exclusivement artisanal pour l’amener vers une production artistique. « Il y avait à la fois de…
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