C’est une activité encore peu connue sur le fenua, mais cette artiste pourrait bien parvenir à la populariser. Avec le fanzine, on raconte, on se raconte, on dessine, on colle, on calque, on imprime… Bref, on laisse aller son imagination déborder et envahir le papier !
Elle est autant sur la retenue que ses dessins aux formes rondes et épanouies semblent s’échapper du cadre. Ne pas se fier à cet air sage qui cache une créativité folle ! Margaux Bigou est artiste illustratrice et elle s’épanouit dans le monde du fanzine. Ces publications peuvent être assez sommaires ou au contraire très élaborées. Le tout est de laisser aller son inspiration. De Nouvelle-Calédonie, c’est en France qu’elle est partie étudier avant de découvrir Tahiti pendant une résidence d’artiste et de s’y installer. Deux années de prépa puis les arts déco à Paris, pendant lesquelles elle découvre le fanzine. « Ça permet une grande liberté éditoriale. On sort du cadre strict du livre, on peut faire différentes reliures, y mettre ce qu’on veut, du texte, des images, du collage, de la BD… », explique-t-elle. Autant de possibilités infinies qui font le bonheur des auteurs de ces livres pas comme les autres. Son premier fanzine, Jérémiades, raconte l’histoire d’une chenille torturée par les aléas de la vie dans un champ de sauge. Un monde coloré, grouillant, très organique. Certaines pages sont pliées rappelant que c’est sous les feuilles des arbres qu’on fait les plus belles découvertes. Jérémiades a eu beaucoup de succès, notamment aux États-Unis où on le trouve dans les bibliothèques universitaires et au Metropolitan Museum. « J’ai toujours voulu inventer des choses. Mon père est boucher et ma mère secrétaire d’avocat, donc je ne sais pas d’où me vient cet intérêt pour l’art. »
Diplômée en 2018, elle part dans le monde et écume les salons du livre en Europe, en Chine et aux États-Unis, elle y montre ses productions qu’elle imprime sur une risographe, une imprimante professionnelle où elle doit passer la même feuille plusieurs fois pour imprimer les différentes couleurs qu’elle souhaite. Elle ouvre une porte, un chariot coulisse avec un gros tube : c’est l’encre. À changer entre chaque impression, tout un travail de calage des couleurs qu’elle note dans un carnet. Le risographe est arrivé à Tahiti où elle continue à imprimer des fanzines, notamment la série Motu qu’elle a créée lors…
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