Elle est encore étudiante, mais a déjà participé à deux expositions, notamment celle installée au Musée de Tahiti et des îles, Huri. Elle explore toute sorte de matériaux, cherchant encore son média préféré.
C’est le dessin qui la mène vers l’art. Toute petite, Manea Macé dessine, des mangas, ce qu’elle voit, les paysages de Huahine sous les conseils d’une artiste américaine installée sur l’île depuis de longues années. « Avec elle, j’ai appris quelques techniques, les proportions, les ombres et les lumières, la perspective, l’utilisation des couleurs… » Au lycée, elle choisit la filière STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués), titillée par l’envie de travailler dans ce secteur sans vraiment trop savoir quel métier choisir. Elle continue à dessiner et découvre petit à petit que ses parents sont très manuels : sa mère, institutrice, crée des activités pour les enfants et son père jardine et bricole. Tous les deux récupèrent du matériel pour le réutiliser dans le jardin, en tuteurs ou barrière… « Ça n’a peut-être l’air de rien, mais il faut de l’imagination pour récupérer des choses et savoir quoi en faire. C’est peut-être ce mélange qui m’a donné le goût de l’art. » Et de la fabrication car elle a dû mettre la main à la pâte quand elle est entrée au Centre des métiers d’art (CMA). « C’est là que j’ai découvert tout ce que je pouvais faire. »
Elle choisit l’option gravure et expérimente un nouvel art. « Mon père a des machines à la maison et parfois on ramassait des choses comme de belles pierres avec une forme particulière et je m’amusais à les graver. » Elle y dessine une feuille de ‘uru. « Je trouvais ça incroyable. C’était comme un prolongement du dessin et la possibilité d’inscrire des choses sur de la matière dure. » Dans le cadre de ses études, elle participe au Salon du chapeau et ses accessoires, organisé par le service de l’Artisanat traditionnel, en novembre 2022. Elle y présente deux voiles : « Nous avons tous utilisé des matières et des techniques différentes. J’ai choisi la fibre de cactus. Elle était parfaite pour les voiles que je voulais fabriquer. » Elle trouve des cactus, de l’agave américana, précisément, choisit les feuilles et commence à les préparer pour en tirer des fibres. « Elles se travaillent comme le tapa puis il faut les peigner pour démêler les fibres. » Déjà blanches, elles sont parfaites pour la fabrication de voiles fins et délicats. Manea Macé utilise la technique du macramé pour lier les fibres entre elles.
Son œuvre présentée pour son diplôme au CMA est exposée à Huri, au Musée de Tahiti et des îles : un dôme renversé entièrement noir sur lequel brillent des constellations d’étoiles en nacre. « Nous devions…
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