Dessin, écriture, photographie… L’artiste, qui se considère plutôt comme une « créatrice polyvalente », s’inspire de Huahine où elle vit. Autodidacte et multidisciplinaire, elle aime travailler les couleurs, les contrastes, la lumière et oscille entre le figuratif et l’abstrait.
«Si près du récif frangeant qu’il est constamment balayé par les embruns, ombragé par de hauts cocotiers et quelques ‘aito, le marae Manunu se dresse au lieu-dit Te Mata o To’erau, qui marque la pointe nord de Huahine. Il fait fièrement écho à Mou’a Tapu la majestueuse. » Le tableau Manunu i Maeva est le plus grand tableau qu’elle a jamais peint : 1,40 mètre sur 1,40 mètre ! Elle a utilisé l’acrylique façon aquarelle pour faire apparaître les bleus et les verts grâce à une succession de couches transparentes… Malissa Tevahinetemataaiai Itchner (d’où l’abréviation Mataaiai) a 56 ans et est issue « d’un cocktail mixant l’Irlande, l’Écosse, l’Angleterre, la Suisse, l’Allemagne, Raiatea et Huahine ». Elle a grandi à Tahiti, au fond de la vallée de la Nahoata et vit aujourd’hui avec ses quatre enfants, sa mo’otua et son conjoint sur un motu à Huahine. L’île est au cœur de son travail : des photos révélant les ombres et les lumières sur les montagnes, un oiseau blanc perché sur un arbre, les marae… « Je tente de lui rendre hommage au travers de mon travail, en restant assez loin des stéréotypes. Je suis passionnée par les marae, les ti’i, Mou’a Tapu… J’aime les ambiances semi-nocturnes, les couleurs à la limite de la saturation, les contrastes vifs, autant de choses que je m’efforce de capter en photographie et de traduire en peinture, oscillant entre figuratif et abstrait. »
Le dessin a toujours fait partie de sa vie. Un art auquel elle a rajouté la couture à ses 15 ans, la photographie à 20 ans, puis l’écriture et le découpage à 25 ans. Lors d’un stage à la Maison de la culture avec Léon Taerea, il lui dit : « Toi, quand quelque chose t’appartient, tu le gardes pour toi. » Elle en rigole aujourd’hui, se rappelant…
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