Le cœur curieux de tout, elle occupe actuellement trois emplois ! Mais c’est dans la photographie qu’elle révèle tout son art et son savoir-faire. Autodidacte, elle a appris sur le terrain et mène aujourd’hui des projets autour du ‘ori tahiti, une autre de ses passions.
Ils sont tous là, habillés de leurs grands costumes, devant les grottes de Mara’a. C’est ici qu’a lieu le shooting photo organisé par Cindie Stinner pour immortaliser ces magnifiques grands costumes des groupes du Heiva i Tahiti. Ce projet, commencé sur « un coup de tête » en 2016, se prolonge désormais chaque année. La photographe rassemble un couple de danseurs de chaque groupe pour fixer la beauté du travail des costumier(e)s, des créateurs, des artistes, des chefs de groupe. C’est en travaillant sur le Heiva que l’idée lui vient. Avec son conjoint, Fabien Chin, connu sous le nom de Lifeislove, photographe également, ils ne veulent pas seulement faire de belles photos, ils veulent illustrer les thèmes choisis par les groupes. « Se démarquer ? Je ne cherche pas vraiment à me démarquer. Je veux fixer l’instant : la beauté et l’émotion qui se dégagent des danseuses et danseurs qui se donnent à fond pendant une heure, après avoir répété pendant des mois. » Rendre hommage à ce travail et ne pas oublier ces moments précieux si vite passés. Le couple prend le temps d’aller voir les groupes avant la date de leur spectacle. Ils veulent connaitre leur thème, le comprendre, mieux savoir à quoi s’attendre. « Dans nos photos, nous voulons faire passer leur message. On essaye d’avoir des personnes qui vont au bout de leur geste. C’est assez poussé. »
En s’intéressant à leur thème, ils s’intéressent à leurs costumes qui racontent aussi l’histoire choisie. Le tressage, le placement des nacres, le choix des couleurs, des végétaux… Un grand costume n’est pas créé seulement pour sa beauté, il raconte le thème. Et c’est comme ça que Cindie s’est retrouvée à regrouper un duo de danseurs de chaque groupe chaque année. « Sur To’atā, on ne voit pas tous les détails. Lors de ces séances, je fais poser les danseurs. » Ils se retrouvent, se rencontrent, discutent entre eux, comparent parfois leur costume et posent sur ce fond noir des grottes de Maraa. Ils posent en groupe, seul et à deux, toujours dans des attitudes travaillées selon leur thème. Car Cindie a cette condition en tête : garder la cohérence entre le costume, la pose et la photo. La danse est une passion pour elle qui…
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