Pourquoi prendre la décision de quitter sa situation professionnelle pour se consacrer à son/ses enfants. Comment préparer le projet, avec son conjoint, sa famille ? Comment ne pas être une mère au foyer « à plein temps » et trouver le bon équilibre ?
Les freins à dépasser
Rester à la maison s’occuper des enfants n’est plus une obligation ni même un attendu social fort pour les femmes mais un choix, et ça en soit c’est déjà un progrès. On pourrait même considérer que d’une certaine manière, la tendance s’est presque inversée car dans certains contextes, cette décision peut paraître étrange voire même suspecte. Il faudra parfois dépasser les remarques de l’entourage qui ne voit pas toujours d’un bon œil ce choix.
Cela implique en outre que sa carrière puisse s’en trouver mise à mal, car l’interruption de plusieurs années dans une carrière peut rendre difficile par la suite une réinsertion professionnelle. Pour finir, les termes utilisés dans la société peuvent paraître rétrogrades : le terme « actif » est utilisé pour les femmes qui sont en emploi et induit par opposition le terme « passif » aux autres. La mention « ne travaille pas » laisse penser qu’être mère au foyer s’apparenterait même à une certaine oisiveté ?
Autant dire qu’aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, le choix d’être mère au foyer n’est plus une évidence et demande un certain courage pour celles qui s’y destinent tant elles doivent faire face à un certain nombre de freins. Voyons des pistes pour le vivre au mieux.
Mûrir la décision en couple
Ce choix aura besoin d’être concerté car il va impliquer tout le reste de la famille, tant pour des raisons économiques aisées à comprendre que pour des raisons logistiques. Même si l’aspiration à s’occuper à temps plein de ses enfants est avant tout personnelle, il n’empêche que la discussion en couple sera importante pour être sûre d’être bien vécue de part et d’autre et cela limitera les conflits et tensions dans la relation conjugale. Cette discussion pourra par ailleurs être l’occasion de concerter les rôles de chacun dans cette nouvelle organisation familiale.
Une fausse bonne idée ?
Il y a ces mères à qui le statut de mère au foyer semble coller à la peau, il y a celles pour qui ce ne serait pas envisageable et puis il y a celles qui s’essaient à ce choix et le vivent mal… Quelle que soit votre situation, écoutez-vous, ne vous jugez pas trop sévèrement et lâchez la culpabilité à ce sujet : il n’est pas besoin d’être mère au foyer pour être une bonne mère !
Même si cela peut être délicat, une honnêteté vis-à-vis de soi est sans doute la piste la plus raisonnable pour accorder la réalité à qui vous êtes (et non à l’idéal de mère que vous avez peut-être intériorisé)…
Les écueils sont nombreux : notamment sur la question des tâches ménagères où une idée reçue largement répandue consisterait à penser qu’une mère au foyer n’a « que ça à faire » ; ce qui déchargerait le père de toute participation à la gestion du quotidien. Il faut rappeler que ces mères assurent des tâches qui seraient déléguées si elles travaillaient et que le foyer était plus confortable économiquement (ménage, trajets, repas…). Elles ont donc besoin de poser des limites pour éviter le débordement et l’épuisement.
Osez mettre les choses à plat et suivant votre situation, envisagez le plus réaliste des aménagements sans renoncer au bien-être et au repos indispensable à une bonne santé mentale…
Ne pas s’oublier
L’identité de mère prend le devant de la scène quand on est mère au foyer et le risque est que les autres facettes passent au second plan et finissent par être négligées, oubliées, alors même que l’équilibre psychique nécessite une certaine harmonisation des différentes facettes de notre identité. En oublier une, c’est assurément voir apparaître des frustrations au fil du temps. Ce qui est naturel au départ, quand l’enfant n’est encore qu’un nourrisson et accapare sa mère jour et nuit, laissant peu de place pour le reste, peut s’avérer une situation subie par la suite quand l’enfant grandit et devient plus autonome.
La frustration nous informe sur notre déséquilibre interne et en trouver la cause permettra d’envisager les ajustements nécessaires. Elle se manifeste parfois discrètement : un agacement, une lassitude, une irritabilité grandissante avec son conjoint… Loin d’être anodin, ceci peut être le signe que l’on s’est peut-être oubliée et qu’il est temps de redonner une place à sa vie de femme et de conjointe.
L’épanouissement est le résultat d’un d’équilibre trouvé entre les différentes facettes de votre vie.
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