Votre maison est digne des appartements ou maisons témoins des magazines ? Votre environnement est d’une propreté et d’un ordre exemplaires ? Vous pensez que vous êtes peut-être maniaque ou des proches le pensent ? Mais c’est quoi précisément être maniaque ? Quel impact cela peut-il avoir sur nous-mêmes et notre entourage ? Comment savoir si on est maniaque pathologique ? Peut-on être « moins » maniaque du rangement ? Et comment lâcher prise ?
Comment savoir si l’on est maniaque ?
Chercher à garder propre et bien rangé son intérieur : quoi de plus normal et sain ? En effet, il a été démontré que le rangement a des bénéfices sur notre santé mentale et même que la manière dont nous nous occupons de notre maison serait un reflet de notre psychisme. Ainsi, une maison bien rangée serait plutôt signe d’un bien-être mental et inversement. D’ailleurs, soigner son intérieur, c’est aussi prendre soin de soi dans la mesure où un espace bien rangé nous fait du bien…
Alors, quand basculons-nous dans la maniaquerie ? En quoi ranger, nettoyer, peut-il devenir problématique et excessif ?
On commence à parler de maniaquerie à partir du moment où cela produit des effets néfastes sur le quotidien et où l’on souffre de la situation. En effet, les personnes « maniaques » ne se sentent pas vraiment satisfaites de la situation. Il semble que leur besoin de voir tout rangé et propre autour d’elles soit une réaction à leur propre anxiété qu’elles tentent de maîtriser. Comme si le fait de s’activer à remettre les choses en ordre les aidait à rétablir une certaine sérénité en elles. Pour autant, si l’attitude devient maniaque, la personne ne profite guère de l’accalmie recherchée car une sorte d’insatisfaction permanente les empêche de se détendre complètement et de « profiter » de ce nouvel espace à leur goût. C’est ce qui rend la maniaquerie difficile à vivre pour la personne (et ses proches) : ce sentiment que ce n’est « jamais assez », ni « jamais parfait » peut entraîner une spirale sans fin qui peut générer de l’anxiété et même des angoisses.
Les manifestations de cette maniaquerie peuvent également se répercuter sur le lieu de travail par exemple, où chaque objet doit être placé au millimètre près sur le bureau : les stylos alignés, les dossiers classés méthodiquement, sans que rien ne dépasse…
Deux critères vous permettent donc de vérifier si vous êtes maniaque. Vous passez plus d’une heure chaque jour à nettoyer et ranger sans jamais arriver à être complètement satisfait(e) du résultat. Votre ménage et votre rangement impactent négativement votre vie sociale, conjugale et/ou familiale.
Maniaquerie ou TOC : c’est grave docteur ?
Un maniaque est par définition une personne qui présente une personnalité obsessionnelle du fait de l’importance que va prendre dans sa vie le rangement et le nettoyage. Dans certains cas, cela peut aller jusqu’au trouble obsessionnel compulsif (TOC). Cela peut alors générer un stress très important dans la vie. On bascule dans ce cas-là dans le « pathologique » qu’il est important de bien identifier. La limite entre le normal et le pathologique réside dans le fait de souffrir de la situation, ajouté au sentiment de perdre le contrôle. Pour que votre état soit apparenté à un TOC, il faut que l’on retrouve chez vous une obsession réelle vis-à-vis du rangement et/ou du ménage (une pensée intrusive qui génère de l’anxiété) et/ou une compulsion (un comportement répétitif qui vise à diminuer l’anxiété).
En résumé, si vous vous reconnaissez dans les énoncés ci-dessous, vous êtes sans doute maniaque et présentez une personnalité obsessionnelle. Cela va se retrouver en premier lieu dans votre foyer :
• Vous vous surinvestissez dans les tâches ménagères et le rangement ;
• Vous êtes mal à l’aise lorsque vous recevez des personnes chez vous de peur qu’ils salissent ou dérangent vos affaires ;
• Vous vérifiez plusieurs fois par jour que tout est en ordre ;
• La pensée d’une maison propre vous obsède et vous stresse ;
• Vos proches vous font des remarques sur votre caractère maniaque ;
• Vous ne savez pas vous arrêter une fois que vous commencez à ranger/nettoyer ;
• Il vous est impossible de laisser votre logement en désordre ;
Être maniaque, ça se soigne ?
Si votre personnalité maniaque vous angoisse ou met à mal vos relations sociales, sachez qu’il est possible d’entamer un travail thérapeutique afin de diminuer vos angoisses. Si vous présentez un TOC, les thérapies cognitivo-comportementales sont un moyen efficace pour vous aider à régler votre trouble et retrouver une vie normale.
Il est possible aussi d’entamer une psychothérapie pour mettre au jour les héritages familiaux et l’origine de vos angoisses qui alimentent le comportement maniaque : une fois désamorcées ces causes, le « symptôme » obsessionnel se verra diminuer voire disparaîtra.
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