Qu’entend-on par « magie de Noël » ? Est-elle uniquement matérialiste ? Pourquoi nous fait-elle du bien ? Qu’est-ce qui entrave la magie de Noël ? Est-ce qu’elle n’est réservée qu’aux enfants ?
En quoi Noël est « magique » ?
Cette fête est un moment de retrouvailles en famille, une forme de trêve dans le tumulte de nos vies pour se concentrer sur ce qui pourrait caractériser « l’esprit d’enfance » : l’émerveillement, le don, la joie, la simplicité des rapports, l’innocence et la fertilité imaginative ! En ce sens, on pourrait dire que Noël est une fête pour et inspirée par les enfants… Mais, n’y a-t-il pas en chacun de nous le souvenir de l’enfant que nous avons été ? Et si Noël était la fête non pas des enfants, mais de la période d’enfance que chacun de nous a connue et qui nous replonge dans ce qui en émane ?… Noël ouvre aussi notre imagination à l’extraordinaire : la possibilité d’être quelqu’un de suffisamment spécial et important pour qu’un homme barbu du pôle Nord puisse penser à nous et nous récompenser. N’y a-t-il pas en chacun de nous le rêve d’être une personne spéciale pour quelqu’un qui pensera à nous, voudra nous faire plaisir et nous rendre heureux ? Le mythe ne rejoint-il pas une certaine réalité ? Une parenthèse dans la réalité limitante et parfois décevante, où le monde n’aurait pour limites que celles de notre imagination…
Noël ouvre aussi au fantastique, à l’espoir des possibles, étend notre perception – à condition d’avoir gardé son esprit d’enfance justement – à un monde qui échappe aux lois naturelles et rend, par imagination, tous nos rêves possibles…
Oui, en cela Noël est magique !
Noël nous fait-il du bien ?
Une chose est sûre, que Noël soit une fête attendue ou non, elle déclenche des sentiments tranchés. Certains se délectent de la magie de Noël, quand d’autres se sentent stressés ou déprimés à son approche. Noël n’est pas un moment anodin et entre en résonance avec notre vécu, nos attentes, nos espoirs et la crainte qu’ils soient déçus.
C’est un peu quitte ou double : qu’est-ce qui peut gâcher les festivités ? La peur de ne pas être à la hauteur pour satisfaire chacun, la crainte des tensions familiales durant le repas de Noël, le stress de vouloir faire au mieux au risque d’en faire trop, la tristesse d’être éloigné de ses proches… Bref, les enjeux personnels peuvent entraver le plaisir de la fête et la capacité à profiter de l’instant. Pour ne pas céder à la déprime, mieux vaut avoir pris conscience de ces enjeux pour mieux les appréhender et prendre les choses en main concernant notamment les potentiels conflits familiaux…
Comment éviter que les tensions familiales gâchent Noël ?
Noël, c’est aussi de grandes réunions de famille avec les tensions qui vont avec, les conflits en suspens, les rivalités et jalousies d’antan. Bref, dans certains cas, la fête familiale peut prendre une tournure de grande arène où chacun se jauge, s’évite, se défie, avec les risques d’en faire une réunion familiale décevante et stressante. Pour éviter cela, on peut se souvenir que Noël est l’occasion de faire une trêve sur tous nos différents et que l’on peut se concentrer, pour un jour au moins, sur les points positifs des retrouvailles en famille. Appartenir à une famille est une chance, se remémorer de bons souvenirs, partager un repas de fête qui met les papilles en éveil pour le plaisir des sens, et chacun peut prendre conscience que le plus beau cadeau qu’il puisse offrir ce jour-là est la bonne humeur qu’il va apporter et sa contribution joyeuse au bon déroulé de cette journée particulière.
Bref, Noël n’est pas un jour pour régler ses comptes ou déterrer la hache de guerre, mais plutôt un jour où chacun accepte de mettre de côtés ses contrariétés et ses préoccupations égocentriques pour le bien commun d’une fête qui peut dépasser tout cela.
Ce qui entrave la magie de Noël
Noël ne doit pas être objet de chantage pour les enfants, « Le Père Noël passera seulement si tu es sage… », faisant planer sur lui une pression et une incertitude, d’autant qu’il ne comprend pas toujours à quoi correspond « être sage » si on ne lui explicite pas plus. Cette menace laisse penser que l’enfant a droit à être récompensé uniquement s’il le mérite, alors que la magie de Noël consiste justement à croire que chacun y a droit, quel que soit ce qu’il est et ce qu’il a fait : une parenthèse enchantée dont nul ne devrait être privé, car chacun a une valeur identique, grands et petits, sages et moins sages…
Noël ne devrait pas être trop matérialiste et ne consister qu’à des échanges de cadeaux où chacun s’évertuera à se démarquer par un cadeau plus coûteux, plus remarquable… et ce faisant, cherchera plus à se mettre en avant qu’à véritablement chercher le cadeau qui correspond à son destinataire. La magie de Noël réside plus dans les échanges humains autour des cadeaux : quand bien même recevoir un cadeau participera aux réjouissances…
Annoncer brutalement à un enfant que tout le mythe de Noël n’existe pas n’est pas non plus le mieux pour lui. Laissez-le cheminer à son rythme avec ses croyances et son imagination, il posera de lui-même les questions au moment où cela fera sens pour lui.
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