Le colloque international « Henry Adams et les Mémoires de Ariitaimai », qui s’est tenu du 27 février au 2 mars derniers à l’Université de la Polynésie française, a mis en lumière une personnalité féminine importante de la Polynésie française : Ariitaimai, la petite-fille du grand chef Tati et sœur adoptive de la future reine Pōmare IV.
Après la diffusion du film et du documentaire sur la reine Pōmare IV, il était temps de parler d’une autre figure féminine de la même époque qui, elle aussi, a compté dans l’histoire de son pays : Ariitaimai. Connue sous son nom de mariage, qu’elle reçoit alors qu’elle épouse Alexander Salmon, un commerçant londonien qui s’installe à Tahiti, son nom de naissance était Ari’ioehau Ta’aroari’i a Tati. Mais, comme l’expliquent les universitaires Florent et Carole Atem, on la désignait sous d’autres noms encore ou des titres de noblesse : Teri’inui o Tahiti, son titre principal, mais aussi Tupua ’i Ura o te ra’i, Teri’imana ’i Ahurai, Tepau ari’i ’i Umarea, Aroma’itera’i, Tutapu ou encore Nari’i ’ite Ruaru. Elle est « une figure remarquable de l’histoire tahitienne » par son rang dans la dynastie des Teva, mais également par « son influence pacificatrice déterminante dans les moments de crise ». « Cheffesse des districts de Ha’apiti et Teavaro à Mo’orea, Ariitaimai succéda à son père en 1855 à la tête du district de Papara, dont elle assura le développement par son mode de gouvernance favorable aux relations avec l’extérieur. Elle s’illustra par divers traits de générosité qui témoignent de sa politique d’ouverture et d’échange. »
Ariitaimai, née vers 1821 et décédée en 1897, était la descendante de familles de chefs : « Elle était la petite-fille du grand chef Tati par son père Tapua Ta’aroa ’i te ra’i Maru et la descendante du grand chef de Moorea par sa mère Ari’imanihinihi a Marama. » Dans le livre de Henry Adams, qui se présente comme les mémoires de Ariitaimai, il est dit dans l’introduction que « la meilleure indication de sa position élevée dans la société tahitienne est qu’elle aurait pu prétendre à une place d’honneur sur au moins trente marae différents ». Une preuve incontestable de sa supériorité sociale qui « ne fut jamais…
Comments are closed